Y’en a mare de ces arguments et de ces reproches de politiciens sénégalais

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Depuis les indépendances, nous nous battons pour le pouvoir et pour la primauté parmi des prétendants présidentiables. Jury d’honneur, poursuite de la traque et dénégation des perfides protocoles, tout y passe pour faire passer la pilule amère du meilleur justicier, invraisemblable a priori. Ça va faire. Basta ! Nous ne pouvons plus continuer de tourner en rond ainsi entre dénonciation coléreuse de mis en touche et réplique débonnaire de possédants. La rupture qui vaille est celle portée par celui qui, libéré des rancœurs et des rentes plausibles, prend la juste mesure de notre commune responsabilité dans le système cinquantenaire d’accaparement.
S’il fallait pousser la traque des biens illicites depuis les indépendances, les sénégalais militeraient, au bout d’une année de fouilles et d’investigations, pour un arrêt immédiat des procédures tellement les intérêts sont imbriqués, tellement chacun de nous a profité, à travers voisins, oncles, pères et lointains, du laxisme tentaculaire de l’État ravitailleur. Est-ce du vol ? Non. De la même manière, Idrissa Seck, Macky Sall, Karim Wade et tant d’autres avant eux se sont emparés du bien commun innocemment. Ils ne vont pas l’affirmer publiquement parce que la décence récuse le simplisme du procédé qui légalise pour autant que ça n’enfreigne pas les procédures ratifiées.
L’organisation des Fonds politiques autorise qu’on s’en sert sans coup férir, les marchés de gré à gré enrichissent généreusement des pères de familles ordinaires de même que les allocations indues de bourses universitaires propulsent parfois des militants diligents sans que rien dans le droit positif ne l’interdise, mais qu’une morale (on ne sait toujours pas laquelle) conteste. Et là, précisément, nous rattrapent nos errements, notre légèreté dans le placage institutionnel. Jusque-là, l’élite sénégalaise se sert de la zone grise dans les formulations et les feuilles législatives pour rejoindre ses reflexes de chefs de canton, qui défient les reproches et endurent les vices.
Est venu le temps, le moment de faire table rase du pénible intervalle des accusations et transgressions dont on est tous coupables par défaut. Oh, que de temps perdu à nous invectiver du seul fait d’un traumatisme post colonial, celui qui nous a enjoints à nous chercher dans le sillage du mimétisme colonial. Exigence d’état des lieux, on a assez perdu de temps dans la recherche de coupables. Ah, on est résolument tous fautifs de connivence, de rapport ou d’utilité accidentelle. Sénégalais un jour, fautif et victime pour toujours.
Je suis un parmi 14 millions de sénégalais, mais je peux humblement décider de celui qui profitera de mon vote. À celui qui, coléreux et rancunier, s’investit dans la dénonciation minimaliste et dans la critique inexpérimentée de mal gouvernance, je lui dis : « bonhomme-va-t-en-guerre, il te faudra encore apprendre de l’épreuve du pouvoir ». À celui qui clame fièrement: « jusqu’à l’extinction du soleil », je réponds : wow ! Pour qui vous prenez vous ? Je sais bien faire la différence entre règles admises et renseignements sur l’homme. Pour me convaincre, j’exige calme, confession et correction pour un dépassement décidé pour de bon.
Dis moi que tu reconnais que tu en as profité, que tu en as bénéficié, d’une manière ou d’une autre, que tu n’avais pas le choix devant les innombrables commandements de la misère et des regrets, je te croirai pour avoir, moi aussi, fait les frais du dénuement débilitant. À présent, passons aux choses sérieuses, celles du progrès, qui nous incitent à la revanche sur nous-mêmes. Fini tout ce temps du jeu politique compris comme combine et coterie. La rupture juste est l’afflux d’une force, d’une fonction et d’une ferveur qui s’impose par et pour l’avenir. Le vrai, le véridique qu’on attend, c’est celui qui dira, sans fougue, sans fard, ni fureur : « plus jamais ça ». C’est celui-là qui méritera mon 1/14 millionième vote, un point, c’est tout.
Birame Waltako Ndiaye
[email protected]
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4 Commentaires

  1. Oui Birame, seul le dépassement, ère nouvelle, permettra de prendre en charge les préoccupations des populations. Sinon, nous nous mettrons toujours à nous chamailler sans que cela ne serve l’intérêt national.

  2. Merci, il nous faut un temps de vérité et un temps de reconciliation. Nous avons atteint le sommet du « tessante ». C’est du jamais vu, seul au Sénégal. Trop de temps perdu, ils(nos politiques actuels) disent qu’ils pouvaient pas faire autrement. Mais le plus grand problème est que, ils(la majorité des politiciens actuels) ne croient pas à un Sénégal doté d’une justice indépendante. La justice est le nerf de la guerre. La justice doit être pour le peuple et par le peuple. Ils disent que c’est utopique. Parceque c’est plus facile de faire autrement c’est à dire de l’alchimie politique.

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