La chanteuse capverdienne Lura, en concert samedi soir (21 heures) à l’Institut français Léopold Sédar Senghor de Dakar, a déclaré ‘’toute (sa) joie’’ de se produire au Sénégal, réalisant ainsi un ’’rêve’’ qui l’a ‘’toujours habitée’’.
‘’Je suis contente d’être là. Pour moi c’est un rêve qui se réalise. J’ai toujours rêvé de connaître le Sénégal, pays africain le plus proche du Cap Vert’’, a-t-elle dit jeudi lors d’une conférence de presse.
‘’Le Sénégal a toujours été la référence pour trouver le Cap Vert sur une carte’’, a souligné Lura, relevant qu’il y a dans son pays des rythmes qui sont d’origine sénégalaise. ‘’Le Sénégal est le premier pays dont on parle au Cap Vert’’.
Samedi soir, au théâtre de verdure de l’Institut français, l’artiste, qui est née au Portugal où elle vit, se produira avec ses musiciens habituels : Toy Vieira (piano), Vaiss (guitare), Carlos Paris (batterie et percussions), Guillaume Singer (violon), Russo Figueiredo (basse).
Elle a promis de proposer au public qui viendra la voir jouer ‘’une photographie’’ de ce qu’elle expérimente sur le plan musical depuis le début de sa carrière il y a une quinzaine d’années.
Cette musique a ‘’plus à voir avec mes recherches personnelles’’, a-t-elle indiqué au cours de sa rencontre avec les journalistes, relevant qu’elle a toujours eu l’ambition de ‘’faire quelque chose qui (lui) ressemble’’.
Née en 1975 à Lisbonne, Lura reste attachée à la culture du pays d’origine de ses parents, ce qui la pousse, dans son travail, à explorer le patrimoine capverdien qu’elle qualifie de ‘’très grand’’.
‘’J’ai reçu une forte influence des rythmes traditionnels capverdiens. C’est un travail de tous les jours que de continuer à chercher dans cet univers très grand’’, dit la jeune dame qui rêvait d’être danseuse.
Son destin bascule quand elle rencontre, à 17 ans, Juka, chanteur de zouk de Sao Tome, qui lui propose de chanter avec lui. Puis, au gré des sollicitations, elle se découvre la possibilité de se faire un nom dans la musique.
En 1996, elle enregistre son premier album avant de se faire remarquer par l’Angolais Bonga, ses compatriotes Tito Paris et Paulinho Vieira, et, ensuite, par Jose Da Silva, le producteur de Cesaria Evora, la ‘’diva du Cap Vert’’.
Après avoir signé à Lusafrica, le label de Da Silva, Lura publie, en 2004, ‘’Di Korpu Ku Alma’’ (sur des compositions d’Orlando Pantera, entre autres), un disque qui lui assure la reconnaissance, surtout dans l’univers lusophone et dans les pays où une importante communauté capverdienne comme la France, l’Angleterre, les Pays-Bas, les Etats.
Le succès de l’album suivant, ‘’M’bem Di Fora’’ (2006), permet à la chanteuse de continuer à sillonner le monde, pour porter la musique et la culture de son pays aux quatre coins du monde. Son dernier disque en date, ‘’Eclipse’’ (2009), s’inscrit dans la lignée des trois premiers, même s’il s’en dégage plus de finesse. Le morceau éponyme de l’album est composé par B. Leza, légendaire compositeur cap-verdien. Belle caution !
Pou elle, le concert qu’elle va donner samedi soir à l’Institut français sera ‘’le début d’un travail de promotion pour faire connaître et aimer’’ sa musique. Dans ses spectacles, Lura tente, avec succès, de s’éloigner de l’atmosphère mélancolique qui caractérise les prestations d’artistes de son archipel.
Sur fond de Morna, de Funana, de Coladera, entre autres sonorités du Cap Vert, l’artiste, qui s’est aussi nourrie de pop portugaise, de jazz, de soul américaine, chante ‘’l’histoire de (son) pays, les choses de la vie, les relations humaines…’’
ADC
aps.sn
