La Division Spéciale de Lutte contre la Cybercriminalité (DSC), en coordination avec la Brigade d’Intervention Polyvalente (BIP), a procédé à l’arrestation d’un individu soupçonné d’être le tristement célèbre « Kocc Barma », au cœur d’un réseau de chantage numérique actif depuis plusieurs années.
Cette interpellation marque un tournant dans une enquête de longue haleine initiée en 2018, après la prolifération de sites tels que seneporno.com et babiporno.com, utilisés pour diffuser des vidéos à caractère sexuel sans le consentement des victimes. Ces contenus, souvent obtenus par ruse ou manipulation, servaient ensuite à faire pression sur les victimes, notamment des jeunes femmes, à des fins de chantage, d’humiliation publique ou d’extorsion d’argent.
Le communiqué de la Police nationale
Dans un communiqué rendu public, la DSC a confirmé l’opération :
« La Division Spéciale de Lutte contre la Cybercriminalité (DSC) a procédé, dans le cadre de ses missions de surveillance du cyberespace, à l’interpellation d’un individu se faisant appeler “Kocc Barma”.
Cette opération fait suite à plusieurs plaintes déposées par des internautes, victimes de diffusion de vidéos à caractère obscène. Les contenus en question avaient été obtenus de manière frauduleuse, puis utilisés à des fins de menace, de chantage et d’extorsion de fonds. »
Les investigations techniques ont permis de localiser le mis en cause à son domicile familial de Liberté III, où il a été arrêté sans incident. Des équipements numériques, dont un téléphone et un ordinateur, ont été saisis et analysés. Les premières expertises ont révélé de nombreuses preuves numériques accablantes : vidéos, échanges de messages, listes de contacts, éléments financiers.
« L’individu a été placé en garde à vue et l’enquête se poursuit.
La Police nationale est et reste mobilisée pour vous protéger et réaffirme ainsi sa détermination à lutter fermement contre toutes les formes de cybercriminalité, afin de garantir un usage sécurisé du numérique. »
Le mystère autour de « Kocc Barma »
Le pseudonyme « Kocc Barma », référence détournée au philosophe sénégalais du XVIIe siècle, est tristement célèbre sur les réseaux sociaux. Derrière ce masque numérique, plusieurs individus ont opéré au fil des ans, alimentant des sites pornographiques et des comptes anonymes diffusant des vidéos compromettantes.
En 2019, un homme prétendant être l’administrateur du site Seneporno avait publiquement annoncé son retrait, dénonçant les imposteurs qui avaient pris sa place. Malgré cette déclaration, des activités similaires ont repris, avec la résurgence de menaces numériques en 2024 et 2025.
Prochaine étape : remonter tout le réseau
L’arrestation d’El Hadj Babacar Dioum, principal suspect, est vue comme un coup de filet décisif. Toutefois, les autorités n’excluent pas l’existence de complices, notamment à l’étranger, qui pourraient avoir alimenté ou soutenu l’architecture numérique de ce réseau.
Des centaines de victimes identifiées attendent désormais justice. Plusieurs ONG, collectifs féministes et associations de soutien psychologique ont salué l’action de la police, appelant à la mise en place de lois plus strictes contre la cyberviolence.
avec liberation


