Réunis au Sénégal pour la Compétition panafricaine de robotique (PARC), plus de 200 collégiens et lycéens venus d’une trentaine de pays ont rivalisé d’ingéniosité. Une jeunesse ambitieuse, connectée et résolument tournée vers l’avenir technologique du continent.
Dans l’air marin de Saly-Portudal, au sud de Dakar, le cliquetis des vagues a cédé sa place, le temps d’un week-end, à celui de bras mécaniques, de capteurs intelligents et de logiciels de navigation autonome. Bienvenue à la PARC, la Compétition panafricaine de robotique, qui a réuni du 18 au 20 juillet plus de 200 jeunes venus de toute l’Afrique et même d’au-delà pour une bataille intellectuelle d’un nouveau genre.
Organisée par la Dakar American University of Science and Technology (DAUST) en partenariat avec l’Université Cheikh Hamidou Kane, via le programme FORCE-N, la compétition est devenue en quelques années le plus grand rendez-vous de la robotique éducative en Afrique.
Un laboratoire panafricain d’innovation
Des voitures autonomes miniatures aux robots agriculteurs capables de détecter l’humidité du sol, les projets présentés cette année ont rivalisé de créativité. Pour Sidy Ndao, fondateur de la DAUST et initiateur du projet, “la PARC est un catalyseur pour une Afrique innovante, capable de produire ses propres solutions technologiques”.
Sur les stands, l’on croise des jeunes de Kigali, Lagos, Ouagadougou, Le Caire ou encore Addis-Abeba, passionnés de programmation, d’intelligence artificielle et d’électronique. “Ce que nous voulons, c’est créer un esprit de collaboration africaine. Nos défis sont communs. Nos solutions aussi doivent l’être”, insiste Ndao.
Le soutien de l’État sénégalais
Présente à l’événement, Maimouna Diakhaté, conseillère technique du ministre sénégalais de l’Éducation nationale, salue une initiative qui entre parfaitement dans la stratégie nationale de transformation digitale du système éducatif :
“C’est satisfaisant, voire motivant, de voir des collégiens sénégalais rivaliser avec des jeunes d’autres pays africains et même américains. Cela montre que le Sénégal peut jouer dans la cour des grands.”
Une stratégie d’intégration du numérique dans l’enseignement a d’ailleurs été finalisée par les autorités sénégalaises, avec pour objectif de faire du pays un leader en matière d’éducation STEM en Afrique de l’Ouest.
Robotique, IA et souveraineté technologique
La PARC n’est pas qu’un terrain de jeu pour jeunes génies. C’est aussi un think tank technologique, avec des panels animés par des chercheurs et des professionnels du secteur. Cette année, une attention particulière a été portée à l’application de l’intelligence artificielle dans les mines, l’agriculture, ou encore la gestion des infrastructures.
“L’Afrique doit se positionner dès aujourd’hui comme un producteur de technologie, et pas seulement comme un marché. Cela passe par la jeunesse et l’éducation”, rappelle Mamadou Faye, coordinateur du programme FORCE-N.
Encadré – Une Afrique des talents
- 33 pays représentés, dont le Rwanda, la Tunisie, le Ghana, l’Algérie, le Bénin, le Botswana, la Côte d’Ivoire, etc.
- Plus de 200 participants âgés de 12 à 18 ans
- 30 projets de robotique en compétition
- Soutien de plusieurs universités africaines et nord-américaines
Et maintenant ?
À l’heure où les chefs d’État africains multiplient les discours sur la transformation digitale, la jeunesse leur montre le chemin. Fort de ce succès, Sidy Ndao envisage déjà des compétitions régionales et la mise en place d’un réseau panafricain d’innovation éducative, capable de relier écoles, entreprises et centres de recherche.
“L’enjeu, ce n’est pas seulement de faire rêver. C’est de bâtir un écosystème qui permette à ces jeunes de créer, d’innover, d’entreprendre.”
avec l’aps.sn


