Révision de la note souveraine par S&P : le ministère des Finances sénégalais prend acte et réaffirme son engagement sur une trajectoire maîtrisée

Xalima
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Le 14 juillet 2025, alors que l’agence internationale de notation S&P rétrogradait la note souveraine du Sénégal de « B » à « B- », assortie d’une perspective négative, le Ministère des Finances et du Budget sénégalais a rapidement pris la parole, dans un communiqué d’une sobriété maîtrisée, pour « prendre acte » de cette décision, sans l’ombre d’un alarmisme.

Loin de céder à la panique, le gouvernement sénégalais a réaffirmé son engagement envers la transparence budgétaire et la continuité des réformes économiques. Loin d’une simple posture défensive, cette réponse s’inscrit dans une stratégie plus large de maîtrise de la trajectoire de consolidation budgétaire, dans un contexte régional et mondial marqué par l’incertitude.

« La capacité de l’État à faire face à ses engagements n’est nullement remise en cause par cette révision », précise le communiqué, une phrase qui en dit long sur la volonté de rassurer partenaires économiques et investisseurs.

Transparence et réformes en toile de fond

Le gouvernement sénégalais met en avant plusieurs points clés pour éclairer la révision de la note et surtout contextualiser les données analysées par S&P :

Les chiffres provisoires de la dette publique 2023-2024 sont le fruit d’un exercice de fiabilisation inédit, mené avec le concours d’un cabinet international indépendant. Ce travail, présenté comme une démarche volontaire de transparence, rebat les cartes statistiques d’un stock de dette mieux consolidé.

Les ratios dette/PIB doivent être relativisés, dans l’attente des résultats de l’exercice de « rebasing » du PIB en cours. Une opération technique certes, mais qui devrait offrir une image plus précise de l’économie réelle du pays, dans une logique de réajustement méthodologique plutôt que de glissement macroéconomique.

Dialogue actif avec le FMI et financement sécurisé

Le Sénégal ne reste pas inactif sur la scène internationale. Les autorités ont annoncé que les discussions avec le FMI se poursuivent de manière proactive, avec en ligne de mire une réunion du Conseil d’Administration sur les questions de « misreporting ». Le ton est diplomatique mais ferme : renforcer la transparence, oui — mais dans le cadre d’un dialogue constructif et maîtrisé.

Sur le front du financement, la stratégie 2025 est déjà en cours d’exécution, et les premiers résultats sont visibles : recours au marché domestique, appétit des investisseurs étrangers, et émissions réussies de titres publics. L’anticipation semble avoir été le maître mot de l’année.

Cap sur 2026 : continuité et crédibilité

Ce communiqué ne cache pas les défis mais choisit de les cadrer : le Sénégal travaille déjà à sa stratégie de financement pour 2026, dans une logique prospective. C’est une manière de se projeter au-delà des notes, des revues et des notations, en gardant le cap sur les fondamentaux.

Et en guise de conclusion, un rappel des principes qui guident l’action gouvernementale : responsabilité, rigueur et dialogue. Des mots souvent galvaudés, mais ici replacés dans une dynamique de pilotage macroéconomique assumé.

Dans un monde où la volatilité financière devient la norme, le Sénégal joue la carte de la lisibilité et du long terme. Reste à savoir si cette posture convaincra les marchés… et les agences.

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