Après une période de flottement, les recommandations du Livre blanc ont finalement été suivies : la base militaire du Sénégal sera finalement fermée, la France ne conservant sur la façade ouest que la base de Libreville. Rappelons, à l’attention des journalistes tout particulièrement, qu’il restera donc encore trois bases militaires françaises en Afrique et non seulement deux : au Sénégal, à Djibouti et… au Tchad. Même si c’est sous couvert d’une opération extérieure que mille hommes sont présents dans ce dernier pays depuis 1986, appelons un chat un chat et une base militaire une base militaire. L’armée française ne se retire pas non plus complètement du Sénégal : 400 hommes y demeureront sous la forme (mystérieuse pour l’instant) d’une « plate-forme régionale de coopération ». « La France conserve ses escales (aérienne, maritime) qui lui permettront, en cas de besoin, de remonter aussitôt en puissance », nous confirme aussi Le Monde du 25 février. Loin de se désengager d’Afrique, il s’agit bien de poursuivre un processus engagé de longue date visant à diminuer les garnisons permanentes au profit de dispositifs plus légers et d’une augmentation des moyens de projection depuis la France. Le président Wade, qui souhaitait simplement déplacer la base française pour des raisons foncières et la renommer pour des raisons politiques, a tenté de s’attribuer le mérite de cette décision et de faire croire à un soudain sursaut de souveraineté nationale.
survie.org