Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a rencontré, ce jeudi, Bill Gates, président de la Fondation Bill & Melinda Gates, en marge de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations unies. Une rencontre diplomatique à haute valeur symbolique et stratégique, qui s’est soldée par l’annonce d’un partenariat de plus de 10 millions de dollars pour soutenir la transition numérique du Sénégal.
Selon les autorités sénégalaises, cet accord vise à accélérer le déploiement du New Deal technologique promu par le nouveau chef de l’État depuis son investiture en avril dernier. Le plan repose sur trois piliers : la généralisation d’une identité numérique universelle, la création d’un hub d’intelligence artificielle pour la santé et l’agriculture, et l’installation d’une “Delivery Unit” chargée de suivre les projets de manière transparente et efficiente.
Ce partenariat constitue une première avancée concrète dans l’ambition du président Faye de moderniser l’appareil étatique tout en offrant à chaque citoyen une meilleure accessibilité aux services publics. L’identité numérique, notamment, est perçue comme un levier essentiel pour l’inclusion, la bancarisation et la simplification des démarches administratives.
Du côté de la Fondation Gates, l’accent est mis sur l’innovation au service du développement humain. “L’Afrique a un potentiel immense en matière de solutions technologiques locales. Ce partenariat avec le Sénégal témoigne de notre volonté d’accompagner des gouvernements qui font de l’innovation un pilier de leur politique publique”, a déclaré un responsable de la fondation, sous couvert d’anonymat.
La création d’un centre d’intelligence artificielle sur le continent, soutenu par une organisation philanthropique de cette envergure, apparaît comme un signal fort dans un contexte mondial marqué par des investissements croissants dans les technologies émergentes. L’objectif est de développer des outils adaptés aux réalités locales, capables de répondre aux défis spécifiques du secteur agricole et sanitaire en Afrique de l’Ouest.
Quant à la Delivery Unit, elle s’inspire de modèles mis en place dans certains pays anglo-saxons, visant à professionnaliser la gestion des politiques publiques par le biais d’équipes resserrées et hautement qualifiées, directement rattachées à la présidence.
Avec ce partenariat, le Sénégal cherche à s’imposer comme un hub régional de l’innovation numérique, à l’instar du Rwanda ou du Kenya. Il s’agit aussi, pour Bassirou Diomaye Faye, de démontrer sa capacité à mobiliser des soutiens internationaux majeurs pour concrétiser les promesses de rupture technologique et de gouvernance avancées pendant sa campagne.
Reste à savoir si l’exécution suivra le rythme des annonces. La réussite de ce New Deal technologique dépendra autant du financement que de la capacité à structurer les écosystèmes locaux, à former les talents et à instaurer une culture de résultats au sein de l’administration publique.


