L’affaire du présumé détournement d’un bateau d’engrais, estimé à 3,9 milliards de FCFA, refait surface après une convocation judiciaire visant Aziz Ndiaye, ancien promoteur de lutte devenu homme d’affaires. Dans le cadre de cette enquête, le juge du deuxième cabinet du parquet de Dakar a ordonné à Aziz Ndiaye de comparaître aux côtés de son frère Massata Ndiaye, qui sont tous deux cités dans l’affaire.
Le dossier remonte à mars 2020, suite à un contrat signé entre Rahul Chandra, patron de Re‑Energy‑Fze, et la société Amine Group représentée par Ndèye Nancy Niang. Ce contrat portait sur la vente de 35,3 tonnes d’engrais, pour un montant global de 6,1 milliards FCFA. Toutefois, selon la plainte déposée par Me Cheikh Ahmadou Ndiaye, avocat de Rahul Chandra, une partie de la marchandise aurait été détournée ou vendue dans des conditions jugées peu claires.
Nancy Niang, directrice de la société Transcontinentale Transit, figure comme l’un des principaux protagonistes du dossier. Elle a été arrêtée puis placée sous mandat de dépôt, avant d’être libérée sous le régime de l’article 127 du Code de procédure pénale.
Selon les documents disponibles, Massata Ndiaye aurait reconnu avoir acquis une partie de l’engrais, affirmant l’avoir payé en espèces, sans justificatifs complets, et l’avoir réceptionné dans des entrepôts situés à Rufisque et au CICES.Aziz Ndiaye, quant à lui, nie tout lien direct avec les éléments de fraude allégués, se défendant de n’être qu’un acheteur parmi beaucoup d’autres.
La dernière convocation, qui devait avoir lieu le jeudi 27 mars 2025, marque une nouvelle étape après qu’une première convocation en mars 2023 avait été ignorée. Le réquisitoire supplétif du procureur avait demandé l’inculpation d’Aziz Ndiaye, de son frère Massata et d’un tiers, Aly Penda Diouf, sur des chefs de recel, mais aucune ordonnance d’inculpation définitive n’avait été rendue jusqu’alors.
Cette convocation judiciaire pourrait être un tournant dans le dossier, longtemps marqué par des blocages et des incertitudes. L’un des enjeux est de clarifier les responsabilités, notamment dans les phases du contrat où la marchandise aurait été stockée, répartie ou vendue. Par ailleurs, le traitement de cette affaire sera scruté du fait de son ampleur financière, mais aussi en raison de la figure publique impliquée.
La transparence des enquêtes, la fiabilité des preuves produites (bons de livraison, factures, paiements) ainsi que la diligence de la justice seront au cœur des attentes de l’opinion publique. En fonction des résultats de l’instruction, des inculpations pourraient être prononcées, et le dossier pourrait déboucher sur des suites pénales.


