L’ancien coordonnateur du Programme des Domaines Agricoles Communautaires (Prodac), Pape Malick Ndour, a été inculpé ce vendredi pour association de malfaiteurs, détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux. Selon des sources concordantes, le montant en cause s’élève à près de 2,7 milliards de francs CFA.
Conduit au Pool Judiciaire Financier par la Division des Investigations Criminelles (DIC), le cadre de l’Alliance pour la République (APR) a été placé sous bracelet électronique à l’issue de son audition. Cette décision, prise après de vives contestations, marque une nouvelle étape dans une affaire qui suscite un vif intérêt au sein de la classe politique et de l’opinion publique.
Les faits reprochés à l’ancien responsable du Prodac remonteraient à la période où il supervisait ce programme public, lancé sous le précédent régime pour promouvoir l’emploi des jeunes et l’autosuffisance agricole. Des soupçons de mauvaise gestion et de surfacturation avaient déjà été évoqués par la Cour des comptes dans un rapport antérieur, sans que des poursuites n’aient alors été engagées.
L’inculpation de Pape Malick Ndour intervient dans un contexte politique tendu, marqué par un durcissement du discours gouvernemental sur la transparence et la reddition des comptes. Si ses avocats dénoncent une procédure « politisée », plusieurs observateurs y voient le signe d’une volonté nouvelle de la justice sénégalaise de s’attaquer aux dérives dans la gestion des fonds publics.
Le dossier, désormais entre les mains du juge du deuxième cabinet, pourrait connaître de nouveaux développements dans les jours à venir. Le parquet financier n’exclut pas d’autres auditions dans le cadre de cette enquête aux ramifications complexes
