Moins de vingt-quatre heures après les déclarations d’Ousmane Sonko lors d’un grand meeting au parking du stade Léopold Sédar Senghor, la riposte n’a pas tardé du côté de l’Alliance pour la République (APR). Le leader de Pastef avait notamment évoqué la possibilité de dissoudre le parti fondé par l’ancien président Macky Sall, déclenchant une réaction immédiate au sein de la formation présidentielle sortante.
Invité de la Radio Futurs Médias (RFM), Seydou Guèye, ancien porte-parole de l’APR et membre du Secrétariat exécutif national, a jugé ces propos « fantasmatiques » et « menaçants ». Selon lui, le parti de Macky Sall reste « une force politique organisée et solidement implantée dans le pays ». « Ils nous trouveront face à eux », a-t-il prévenu, en dénonçant une tentative de délégitimation politique du camp présidentiel sortant.
L’ancien ministre est allé plus loin, estimant que « les Sénégalais sont en train de regretter le départ de Macky Sall ». À l’en croire, « il n’y a pas encore d’indicateurs précis, mais au regard de ce qui se perçoit dans l’opinion, le retour de Macky Sall est aujourd’hui un impératif et une urgence ». Une affirmation qui semble vouloir repositionner l’ancien chef de l’État dans un débat public encore polarisé autour de sa succession.
Pour l’APR, il n’est pas question de se mettre en retrait. « L’Alliance pour la République ne se taira pas. Elle reste une réalité politique incontestable, au regard des réalisations accomplies sous le magistère de Macky Sall », a insisté Seydou Guèye.
Cette sortie traduit la volonté de l’ex-parti présidentiel de réaffirmer sa présence sur la scène politique, alors que le nouveau pouvoir cherche à asseoir sa légitimité. Le duel à distance entre Ousmane Sonko et les responsables de l’APR laisse entrevoir une recomposition du paysage politique sénégalais, encore marqué par l’héritage du mackyisme et la montée du pastefisme.


