Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a présidé ce lundi 1er juillet une séance stratégique de haut niveau avec son gouvernement, marquant le début d’une phase d’exécution rigoureuse de l’Agenda « Sénégal 2050 ». Dans une adresse sans détour, le chef du gouvernement a exposé une nouvelle méthode de travail, fondée sur la responsabilité individuelle, la clarté des échéances et la reddition systématique des comptes.
« Nous entrons dans une phase où chaque blocage aura un responsable identifié, chaque projet un échéancier précis, et chaque ministre une feuille de route claire, suivie et évaluée », a affirmé M. Sonko dans un ton ferme, dénonçant les lenteurs administratives et le manque de coordination entre services publics. À ses yeux, le temps des diagnostics est révolu. Place désormais à l’action.
Digitalisation, suivi rapproché, sanctions
Pour répondre à l’urgence de la mise en œuvre de l’Agenda 2050, une batterie de mesures a été annoncée. En premier lieu, la digitalisation intégrale du courrier administratif devra être effective dans les trois prochains mois. Toute correspondance restée sans suite, en particulier si elle compromet un projet structurant, fera l’objet d’un traitement prioritaire.
La Primature, désormais érigée en centre stratégique de suivi des politiques publiques, assurera la supervision directe de tous les projets déjà financés. Quant à ceux inscrits dans la loi de finances rectificative, ils devront impérativement être lancés dans un délai de trente jours.
Une task force interministérielle, rassemblant des entités comme l’APIX, le FONSIS, la DGPPE ou encore la CDC, sera opérationnelle sous peu pour accélérer la structuration des projets en attente. Le Premier ministre entend ainsi rompre avec les silos bureaucratiques qui freinent l’exécution des politiques publiques.
Un pilotage centralisé et des échéances précises
Désormais, tout projet impliquant plusieurs ministères sera placé sous l’autorité directe de la Primature. Chaque département ministériel est tenu de mettre à jour sa feuille de route d’ici à la fin juillet. Les ministères de l’Intérieur, de la Justice, des Transports et de l’Industrie, quant à eux, disposent d’un délai spécifique jusqu’au 15 août pour présenter les plans détaillés de leurs États généraux.
Dans le même esprit de transparence, un suivi trimestriel des engagements présidentiels et internationaux est désormais obligatoire. Les ministres devront produire des rapports d’avancement, permettant d’évaluer objectivement les résultats et d’identifier les éventuels manquements.
Un plan de redressement national en préparation
En clôture de cette session stratégique, Ousmane Sonko a annoncé la prochaine présentation d’un plan national de redressement. Celui-ci sera d’abord discuté en Conseil des ministres, avant de faire l’objet d’une large campagne de vulgarisation à travers le pays.
Par cette initiative, le Premier ministre veut mobiliser l’ensemble des forces vives autour d’un projet national ambitieux, en rupture avec les pratiques passées. Son message est clair : la réussite de l’Agenda Sénégal 2050 ne peut plus souffrir d’atermoiements. Il en appelle à une gouvernance responsable, transparente et orientée vers les résultats.


