Diplomatie, Mémoire et Renaissance : le souffle d’un Sénégal en mouvement

Xalima
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De Dakar à New York, de Kigali à Nairobi

Sous les effluves d’un été finissant, nous avons suivi un itinéraire au service de notre pays. Le parcours a été inspirant. Des rencontres ont été organisées, des audiences accordées, des discours prononcés, des messages distillés. Le tout autour du primat d’un pragmatisme acéré, au service de la diplomatie du Sénégal. Qui de mieux que le premier diplomate du pays, le Président de la République Bassirou Diomaye Faye, pour donner le souffle !

À titre de partage, je vous propose ce narratif commun, adossé à un Nous de solidarité méthodologique, basé sur une action présidentielle concrète bien calibrée, nimbée dans la subjectivité et les concepts choisis par le témoin de circonstances que je suis. Pour que demain soit meilleur !

Il s’est agi de nous adresser à nos communautés, de vendre le label Sénégal, de revisiter les tréfonds de nos mémoires, de défier le déterminisme technologique, de nous rappeler nos responsabilités face aux urgences climatiques et environnementales, et de redéfinir, à l’aune des intérêts de l’Afrique, un multilatéralisme au service de la paix.

L’art consommé du multilatéralisme opératif

Que ce soit sur le continent africain ou à l’échelle mondiale, l’option du multilatéralisme est assumée. Les grands défis mondiaux — crise sécuritaire au Moyen-Orient, instabilité à Haïti, violences au Sud-Soudan, jihadisme dans le Sahel — sont soulevés sans agenda lié, à la discrétion de la diplomatie sénégalaise, avec des propositions crédibles qui placent le Sénégal sur la carte du monde.

La solution à deux États pour Israël et la Palestine est un classique sénégalais dont la réaffirmation à l’Assemblée générale des Nations unies relève d’un leadership politique fort. Nous défendons la justice et la dignité des États, tout en maintenant des relations équilibrées.

Nous appelons à une réforme de l’ONU pour qu’elle s’adapte aux réalités d’un monde moderne en pleine mutation.

Urgences climatiques en optimum de premier rang

La prise en charge de nos urgences climatiques n’est pas une option, mais une obligation. Elles s’inscrivent dans un agenda multilatéral visant des solutions globales. Le Sénégal a réaffirmé à New York son initiative commune avec l’Espagne à travers l’IDRA, tout en plaidant pour le Fonds Pertes et Dommages.

Nos côtes rétrécissent, le réchauffement climatique nous frappe, et chaque rendez-vous avec les forces de la nature nous coûte des vies.

Pour la biodiversité et la diplomatie environnementale

Notre pays doit se préparer à protéger la faune, la flore et la biodiversité. En 2027, le Sénégal accueillera le premier Congrès mondial sur les aires marines protégées (IMPAC6) — une première en Afrique.

C’est aussi l’occasion d’accélérer la ratification du Traité sur la Haute mer (BBNJ) et de trouver un équilibre entre exploitation et conservation.

Le numérique au-delà du déterminisme technologique

Irembo, symbole du succès numérique rwandais, inspire notre New Deal technologique. Le Sénégal s’appuie sur ses talents pour faire de la digitalisation un levier de souveraineté et de progrès collectif.

Notre jeunesse, nombreuse et compétente, sera au cœur de cette révolution numérique.

S’il y a un domaine où nous allons exceller, c’est bien celui de la digitalisation de notre société, qui ne requiert que des cerveaux brillants au service de notre génie collectif. Ni mimétisme, ni réclusion, mais un savoir-faire valorisé qui va à l’assaut du monde.

S’il y a un domaine où notre dividende démographique doit opérer de façon optimale, c’est bien dans le sursaut numérique de notre pays. Notre jeunesse est un atout, une force de frappe digitale éprouvée avec une marge de progression au-dessus de la moyenne.

Irembo comme Diamniadio, points d’impulsion de la révolution numérique africaine, nous affranchiront et nous serviront une meilleure version digitale de nous-mêmes.

Sursaut mémoriel et universalisme victimaire

Du monument African Burial Ground de New York à Kitui au Kenya pour célébrer la journée des martyrs ; de la remise du Livre blanc sur le massacre de Thiaroye à Dakar au Mémorial sur le génocide à Kigali, nos consciences sont fortement sollicitées sur notre humanité ou notre déshumanité, sur notre capacité à vivre ensemble et notre volonté de nous projeter vers un futur radieux.

En ces lieux, sont célébrés des hommes noirs, mitraillés, martyrisés, déshumanisés, décérébrés, dégoupillés, déshonorés et matraqués. Notre nette volonté d’un postmodernisme qui serait de bon aloi, ne pourra nous déraciser au point d’oublier nos morts et nos héros.

Thiaroye nous enseigne la dignité dans la revendication de ses droits. Kitui nous ramène à la longue marche vers le recouvrement de la dignité africaine. African Burial Ground est un rappel douloureux de notre odyssée nègre, et Kigali, avec son mémorial, nous renvoie à la cruauté humaine qui peut germer en chacun d’entre nous, mais aussi à la capacité de pardon et de transcendance.

Invest in Senegal et subtilités géosportives

Le Forum Invest in Senegal, organisé par l’APIX, illustre la capacité du pays à attirer les investissements, à l’instar du Rwanda.

Sur le plan sportif, la coopération Sénégal–Rwanda s’intensifie à travers des projets communs : Jeux Olympiques de la Jeunesse à Dakar et compétitions mondiales à Kigali. La diplomatie sportive devient un levier d’attractivité et de cohésion.

Nos deux pays ont compris les enjeux et se projettent dans l’une des plus grandes fêtes sportives de la jeunesse mondiale. Le Kenya s’en inspire aussi, liant sport et développement.

Empathies communautaires et Diaspora

Notre diaspora a une force de frappe incommensurable. Elle se déploie par le talent, par le social, par l’économie, avec une vaste capacité à investir. Pour toutes ces raisons, nous lui accordons une importance capitale dans l’Agenda National de Transformation.

Où que vous soyez, quoique vous fassiez, rapprochez-vous de notre pays ! Présentez vos projets ! Proposez ! Argumentez et rapatriez tous les bienfaits qui vous inspirent dans vos pays d’accueil.

Nous n’entraverons pas la justice. Nous la laisserons travailler avec sa dignité et ses principes. C’est la condition pour avoir une justice juste.

Nous exerçons nos prérogatives sans parti pris, sans discrimination, sans œillères, et sans autres injonctions que les prescriptions républicaines. Où qu’il se trouve, le Sénégalais pourra compter sur notre protection et notre bienveillance.

Nous avons hérité d’un pays fracturé. Le constater est un exercice de lucidité qui ne doit conduire ni à l’oubli ni à la justice des vainqueurs. Nous avons été victimes, mais nous avons pardonné, car notre peuple nous enjoint de dépasser les rancunes.

Vous accordez de l’importance au prestige du Sénégal. L’exemple kenyan, qui a su attirer les sièges de plusieurs agences de l’ONU, vous inspire. Nos discussions avec le système des Nations unies sont très avancées pour renforcer la visibilité du Sénégal.

Enfin, un appel fort est lancé :

Après les expats, c’est le temps des repats. Si les conditions vous le permettent, rentrez au pays, pour que nous continuions à bâtir ensemble notre si belle nation.

El Hadji Abdourahmane Diouf – METE

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