C’est sous un ciel chargé de symboles que le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a foulé le sol béninois ce mardi, dans ce qui apparaît non seulement comme une visite bilatérale classique, mais surtout comme un acte politique fort, inscrit dans une vision nouvelle de l’intégration ouest-africaine.
Accueilli avec chaleur par son homologue Patrice Talon au Palais présidentiel de Cotonou, le chef de l’État sénégalais a eu droit aux honneurs militaires, prélude solennel à une série d’échanges empreints de convergence et de volonté politique partagée.
Réinventer la diplomatie bilatérale : une Commission mixte à l’horizon
L’entretien en tête-à-tête entre les deux Présidents, suivi d’une déclaration conjointe à la presse, a permis de poser les bases d’une coopération relancée, dégagée des pesanteurs bureaucratiques et portée par une ambition de résultats. Le président Diomaye Faye a ainsi proposé la convocation prochaine d’une Commission mixte Sénégal-Bénin, destinée à redynamiser les échanges économiques, commerciaux et culturels.
Cette initiative, loin d’être une simple formalité diplomatique, s’inscrit dans une lecture pragmatique des défis économiques de l’heure : circulation des biens et des personnes, mobilité des talents, corridors commerciaux ou encore mutualisation des capacités logistiques.
CEDEAO et UEMOA : un même souffle de refondation
Mais au-delà de la relation bilatérale, c’est surtout la voix des peuples ouest-africains que les deux chefs d’État ont voulu faire entendre. Dans un contexte où la légitimité des grandes organisations sous-régionales est de plus en plus contestée, Faye et Talon ont plaidé pour une CEDEAO et une UEMOA réformées, à l’écoute des citoyens et débarrassées des logiques verticales et technocratiques.
Ils ont réaffirmé leur engagement à œuvrer ensemble à la refondation de ces instruments d’intégration, afin qu’ils deviennent de véritables leviers de transformation sociale, économique et politique.
Une diplomatie de la sincérité
En creux, cette visite de travail illustre aussi la volonté de Bassirou Diomaye Faye de réinventer la posture diplomatique du Sénégal : moins spectaculaire, plus sobre, mais aussi plus alignée sur les exigences de souveraineté, de coopération équitable et de solidarité régionale.
Cotonou aura donc été, en ce 15 juillet, bien plus qu’une simple escale. Elle pourrait marquer le point de départ d’un nouvel axe stratégique dans la sous-région, tissé autour de deux dirigeants portés par une volonté commune : celle de rapprocher l’Afrique d’elle-même, à hauteur d’homme.


