Le Sénégal découvre, médusé, la dernière trouvaille politique du ministre Abdourahmane Diouf : « Ass moy Diomaye, Diomaye moy Ass ». Une phrase qui, au-delà de son apparente familiarité, révèle une manœuvre politique d’une rare audace et d’un calcul dangereux. Derrière cette tentative de symbiose de façade se cache une entreprise d’usurpation symbolique, un effort méthodique pour brouiller les repères et redessiner les lignes du pouvoir au sommet de l’État.
Car il faut le dire sans détour : Abdourahmane Diouf cherche, à travers ce slogan, à se hisser au même niveau que le président Bassirou Diomaye Faye, en insinuant une équivalence politique et symbolique entre eux. En réalité, ce discours vise à installer une confusion dans l’opinion publique et à préparer, en silence, un affrontement politique contre le Premier ministre Ousmane Sonko, véritable figure d’autorité morale et politique du projet souverainiste.
Le message est limpide : en revendiquant une fusion imaginaire entre « Ass » et « Diomaye », Abdourahmane Diouf tente de se légitimer comme co-détenteur de la victoire présidentielle. Ce qui est non seulement faux, mais historiquement indécent. Sans le rôle structurant de PASTEF et l’énergie populaire canalisée par Ousmane Sonko, il n’y aurait jamais eu de coalition capable de porter Diomaye à la tête du pays.
Certes, le parti Awalé d’Abdourahmane Diouf a servi de véhicule administratif après la dissolution de PASTEF en juillet 2023. Mais réduire cette étape juridique à un acte fondateur politique relève de la manipulation. Awalé n’a été qu’un instrument technique, une structure d’accueil rendue nécessaire par les circonstances. Ni son programme, ni ses bases, ni son implantation n’ont jamais pesé dans le rapport de force national.
En affirmant « Ass moy Diomaye », le ministre Diouf franchit donc une ligne rouge : celle du respect de la hiérarchie politique et du devoir de loyauté envers la coalition qui l’a porté au pouvoir. Cette posture frôle la provocation, surtout quand elle s’accompagne d’appels à « tendre la main à SONKO », comme si le Premier ministre était un simple partenaire extérieur.
Dans les faits, Abdourahmane Diouf s’installe dans une posture ambiguë, celle d’un homme qui rêve de devenir « vizir à la place du vizir », en s’appuyant sur sa proximité institutionnelle avec le président. Mais cette stratégie de communication, aussi habile soit-elle, ne trompe pas les Sénégalais. Ils savent qui a incarné le combat, qui a payé le prix de la prison et qui a conduit le peuple jusqu’à la victoire électorale.
Quant à la réalité politique d’Awalé, elle reste cruellement évidente : pas de base militante, pas de dynamique populaire, pas de présence territoriale. Les images de ses meetings où les invités peinaient à jouer le rôle de militants improvisés en disent long. Le parti n’existe que par le discours de son chef et par la faveur du moment.
Les réactions sur les réseaux sociaux ne se sont pas fait attendre. Sur X (ex-Twitter), les internautes ont été particulièrement virulents :
– « Ass mon œil ! Diomaye, c’est le peuple, pas une récupération administrative ! », écrit un utilisateur.
– « Awalé a aidé juridiquement, oui, mais politiquement c’est SONKO et PASTEF qui ont porté le pays sur leurs épaules », ajoute un autre.
– « On ne peut pas s’inventer une légitimité populaire à coups de slogans ! », tranche un militant.
Sur Facebook, les commentaires fusent :
– « Abdourahmane Diouf confond collaboration administrative et leadership politique », déclare un internaute.
– « C’est quand même culotté ! On se sert du récépissé d’un parti pour ensuite vouloir effacer ceux qui ont pris tous les coups. »
– D’autres rappellent : « S’il n’y avait pas eu Awalé, Diomaye n’aurait pas pu être candidat, mais ça ne fait pas de Ass le père de la victoire. »
Cette vague de réactions montre une chose : le peuple sénégalais est lucide. Il refuse la division et les jeux d’ego qui menacent l’équilibre du nouveau pouvoir. Le tandem SONKO–DIOMAYE reste le cœur du projet. Toute tentative de dissocier ou de brouiller cette union sera perçue comme une trahison politique.
En définitive, Abdourahmane Diouf s’enferme dans une logique d’opportunisme politique qui risque de lui coûter cher. Car à force de vouloir se confondre avec le président, il finit par révéler ce qu’il n’est pas : un homme du système, prompt à profiter du vent nouveau, mais étranger à la lutte qui l’a rendu possible.
Les Sénégalais n’ont pas élu un duo, encore moins une confusion. Ils ont élu un président intègre, Bassirou Diomaye Faye, et un Premier ministre courageux, Ousmane Sonko. Le reste n’est que bruit et manœuvre de salon.


