Le groupe Walfadjri traverse de nouveau une zone de turbulence. La Télédiffusion du Sénégal (TDS) a interrompu, depuis plusieurs jours, la diffusion des programmes de Walf FM dans sept régions du pays : Saint-Louis, Louga, Fatick, Kaffrine, Sédhiou, Kolda et Kédougou. Une coupure qui prive des milliers d’auditeurs d’une des radios les plus suivies du paysage médiatique sénégalais.
Selon les informations publiées par Walf Quotidien, cette mesure aurait été décidée en raison d’arriérés de paiement que le groupe de presse n’aurait pas encore honorés auprès de la TDS. L’entreprise publique invoque une « violation des clauses du contrat de co-localisation » liant les deux entités. En clair, Walf FM n’aurait pas réglé certaines factures nécessaires à la maintenance et à la diffusion de son signal via les infrastructures de la TDS.
Le président-directeur général du groupe, Cheikh Niass, a réagi avec amertume. « La moindre des choses, c’est d’aviser avant de couper », déplore-t-il, regrettant une méthode qu’il juge « inélégante ». Le patron du groupe du Front de terre reconnaît des difficultés financières, qu’il relie à la situation précaire du secteur de la presse, frappé par une baisse des revenus publicitaires et des retards dans le versement du fonds d’appui public.
Ce bras de fer met en lumière la fragilité structurelle des médias privés au Sénégal. Si la TDS se présente comme un opérateur neutre chargé d’assurer la diffusion des chaînes et radios nationales, ses relations avec les groupes de presse sont souvent tendues, sur fond d’enjeux économiques et politiques. Dans un contexte où la liberté de la presse reste un baromètre sensible du climat démocratique, l’affaire Walf FM relance le débat sur le financement public et l’indépendance des médias face à l’État.
