Changement de cap au sommet de la coalition présidentielle. En nommant Aminata Touré à la tête de « Diomaye Président », Bassirou Diomaye Faye signe un acte d’autorité politique assumé. Derrière la retenue du ton, le message est clair : le chef de l’État reprend la main sur une coalition en perte de cohérence.
Faye a voulu apaiser les esprits, mais il a aussi marqué les limites de la contestation interne. Aïda Mbodji, figure respectée et ancienne coordinatrice, avait pourtant mis en garde contre une « centralisation excessive » du pouvoir. L’intervention présidentielle, présentée comme une « clarification », a surtout valeur de rappel : la cohésion de la majorité se fera désormais sous sa direction exclusive.
L’absence du Premier ministre Ousmane Sonko — officiellement en congé — alimente les spéculations sur la relation entre les deux hommes forts du pouvoir. Si Faye évite soigneusement tout affrontement public, le communiqué cinglant du Pastef contestant la décision en dit long sur les tensions latentes.
En choisissant Aminata Touré, ancienne Première ministre au tempérament affirmé, le président se dote d’une alliée expérimentée et loyale. Une nomination qui sonne comme une mise au point : à Dakar, l’heure est à la discipline.


