Le monde de la communication traditionnelle et la communauté tidjane sont en deuil. Abdou Aziz Mbaye, président de l’Association nationale des communicateurs traditionnels du Sénégal (ANCTS), est décédé ce dimanche à l’hôpital de Fann à Dakar, des suites d’une maladie, a annoncé la famille Sy de Tivaouane.
La dépouille du défunt, connu sous le nom de Aziz Mame Fama, sera inhumée ce lundi dans l’après-midi à Tivaouane, après la prière de Tisbar (14 h 15), conformément à la tradition religieuse tidjane. Le Khalife général des Tidjanes a ordonné que son corps soit transféré dans les plus brefs délais vers la ville sainte, où il sera enterré aux côtés de nombreuses autres figures spirituelles.
Proche de la famille d’El Hadji Malick Sy, Abdou Aziz Mbaye était bien plus qu’un communicateur : il était un médiateur social, un homme de paix et un fervent défenseur de la tradition orale sénégalaise. Héritier d’une lignée de griots, il avait consacré sa vie à la transmission des savoirs, des valeurs et de la mémoire collective.
Membre actif de la cellule de communication de l’Association Jama’atou Nour Assouniya (AJANA), il participait étroitement à l’organisation des grands événements religieux à Tivaouane, dont il assurait souvent le rôle de maître de cérémonie. Sa voix, sa prestance et sa connaissance des textes religieux comme de l’histoire confrérique faisaient autorité.
Abdou Aziz Mbaye intervenait régulièrement sur les plateaux de la Télévision Futurs Médias (TFM), entre autres médias, où il prônait une communication ancrée dans les valeurs morales et spirituelles de l’islam soufi sénégalais. Il plaidait sans relâche pour une meilleure reconnaissance du rôle des communicateurs traditionnels dans la société contemporaine, insistant sur la nécessité de structurer et professionnaliser ce métier souvent relégué au second plan.
Sa disparition laisse un vide immense, tant au sein de la communauté tidjane que dans le paysage socioculturel sénégalais. Il emporte avec lui une part précieuse de la mémoire vivante du pays, mais laisse en héritage un engagement profond en faveur de la culture, de la foi et du dialogue.


