Le Grand Théâtre interdit greffages, perruques et dépigmentation : une note interne suscite le débat

Xalima
By
Xalima
3 Min Read

Une directive du Directeur général du Grand Théâtre national du Sénégal relance la discussion sur les normes esthétiques, la liberté individuelle et les valeurs panafricaines.

Une note de service interne, datée du 14 juin 2023 et signée par le Directeur Général du Grand Théâtre National Doudou Ndiaye Coumba Rose, a récemment refait surface sur les réseaux sociaux, déclenchant une vague de réactions. La note, référencée N°1.8.2 MISC/GTNDNCR/DG/Ad, interdit formellement le port de greffages, de perruques ainsi que la dépigmentation au sein de l’administration du Grand Théâtre.

Cette décision, selon la direction, s’inscrit dans une volonté claire d’ancrer l’institution dans les valeurs culturelles et esthétiques panafricaines. La note précise que cette mesure est « applicable dès la date de signature » et invite les agents à s’y conformer strictement.

Une volonté de retour à l’authenticité africaine

Pour la direction, il ne s’agit pas d’un simple règlement esthétique mais d’un positionnement culturel fort. À travers cette mesure, le Grand Théâtre entend s’aligner sur une vision panafricaine revendiquant la beauté naturelle et le refus des normes importées qui, selon certains, perpétuent des complexes postcoloniaux.

Un proche du dossier confie :

« Le Grand Théâtre est un symbole. Il se doit de refléter les valeurs culturelles africaines dans son personnel, au même titre que dans ses programmations artistiques. »

Une directive controversée

Mais la note n’a pas tardé à faire réagir. Sur les réseaux sociaux, des voix s’élèvent pour dénoncer une atteinte à la liberté individuelle, notamment chez les femmes. Plusieurs militantes féministes, artistes ou simples citoyennes s’interrogent sur la pertinence d’imposer des normes esthétiques au personnel administratif, y voyant un contrôle paternaliste voire sexiste.

Un extrait d’un commentaire viral sur X (ex-Twitter) :>

« On commence par interdire les perruques, demain ce sera quoi ? La taille des jupes ? Les piercings ? La liberté de se présenter comme on le souhaite est un droit fondamental. »

Une mesure isolée ou un signal fort ?

La note s’inscrit dans un contexte plus large où les références culturelles africaines sont revendiquées avec de plus en plus de vigueur dans les milieux artistiques et politiques. Certains saluent cette décision comme un acte de souveraineté culturelle, d’autres y voient une dérive autoritaire masquée sous des principes identitaires.

Et maintenant ?

Le Directeur général n’a pas encore fait de déclaration publique depuis la résurgence de la note dans l’espace médiatique. Il n’est pas exclu qu’un débat plus large s’ouvre sur la place de l’esthétique dans l’administration publique, et sur la frontière entre valeurs collectives et libertés personnelles.

Share This Article
Leave a Comment

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *