Assemblée générale de l’ONU : Macky Sall entre félicitations et vives critiques

Xalima
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La présence de l’ancien président Macky Sall à la tribune des Nations Unies, en marge de la première intervention officielle de son successeur Bassirou Diomaye Faye, a provoqué une vague de réactions contrastées. Entre ceux qui dénoncent une « indignité républicaine » et ceux qui y voient l’affirmation d’une stature internationale, le geste interroge sur la frontière entre le droit et l’élégance politique.

Ce 23 septembre, l’ancien président Macky Sall annonçait sur ses réseaux sociaux avoir reçu en audience à New York M. Jabez Stuart Adams, Président du Sénat de l’État de l’Utah, accompagné de MM. Jonathan Freeman, Président de World Trade Center Utah, et Miles Hansen, Président de la Fondation Stirling. Une rencontre qui s’inscrit dans la continuité de sa visite à Salt Lake City en mai 2024 et qui, selon lui, vise à encourager la coopération entre l’État de l’Utah et l’Afrique.

Mais au-delà de ce message diplomatique, c’est surtout la présence remarquée de Macky Sall à la tribune des Nations Unies, en marge de la première participation officielle du président Bassirou Diomaye Faye, qui a suscité un flot de réactions contrastées.

Des critiques sur « l’ombre » faite à son successeur

Pour certains observateurs, l’ancien chef d’État a manqué de hauteur et d’élégance républicaine. « Tout ce qui est permis n’est pas toujours convenable », écrit Insa Sagna, rappelant la célèbre phrase de l’ancien président Abdou Diouf : « Je ne souhaiterai jamais faire ombre à mon successeur ». Selon lui, Macky Sall aurait dû s’effacer symboliquement pour laisser toute la lumière au nouveau président, garant de l’image du Sénégal à l’international.

Dans la même veine, Ahmet Kara estime que l’ancien président a brouillé « le symbole de la transmission républicaine ». Citant Serigne Babacar Sy et des versets coraniques, il dénonce une volonté de « forcer le destin », alors que, dit-il, « ton règne est terminé, sa nguur djeex na ». Pour lui, cette apparition n’était ni nécessaire ni élégante.

Papa Alioune Dieng, de son côté, n’a pas mâché ses mots : « Macky Sall ou l’indignité républicaine. Il est d’une indignité et d’une inélégance républicaines jamais égalées dans l’histoire récente de notre pays indépendant. »

Des encouragements pour une stature internationale

D’autres voix, à l’inverse, défendent Macky Sall et justifient sa présence. Pour certains, l’ancien président nourrit désormais l’ambition de briguer le poste de Secrétaire général des Nations Unies. Dans ce contexte, il est naturel qu’il entretienne ses réseaux diplomatiques et réponde favorablement aux invitations d’institutions internationales.

Selon cette lecture, Macky Sall ne cherche pas à faire de l’ombre à Diomaye Faye mais plutôt à poursuivre son propre parcours sur la scène mondiale, capitalisant sur son expérience et son leadership acquis durant ses mandats.

Entre droit et symbole

Le débat reste donc ouvert : Macky Sall avait-il raison d’accepter cette invitation ? Légalement, rien ne l’en empêchait. Mais symboliquement, beaucoup estiment qu’il a raté une occasion de montrer la grandeur d’un ancien chef d’État qui, comme Abdou Diouf en son temps, préfère s’effacer pour ne pas troubler l’espace républicain de son successeur.

Ce contraste illustre une tension classique dans les jeunes démocraties : entre le droit strict et la noblesse des comportements qui forgent la mémoire collective.

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