La dette cachée, le Fmi et la couverture Par Mamadou Diop Decroix

Xalima
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Un plan de redressement économique et social vient d’être lancé dans un contexte de controverses sur le FMI et, subséquemment sur la dette publique du pays. Mais de cette controverse on ne retient que les détails et les faits divers. ́La dette de l’Afrique y compris celle du Sénégal est une ignominie du capitalisme international néolibéral mais, au vu du rapport de force, il nous faut la payer.

Arrêtons-nous sur ce point clé de la dette cachée. J’ai entendu le Président Sall

s’étonner de la possibilité même de l’existence de cette catégorie de dette cachée.

D’abord, son existence n’est plus sérieusement contestée à partir du moment où les seules sources de référence à savoir la Cour des comptes et le FMI ont conjointement confirmé le fait. La dette cachée a été signalée au Mozambique et ailleurs. Au Sénégal,

le chef de mission du FMI, Edward Gemayel, a déclaré qu’il y a, je le cite, «une décision très consciente de sous-estimer le stock de la dette pendant les années antérieures ». je souligne l’expression « une décision très consciente ». Mieux (ou pire), au Sénégal le niveau de cette dette cachée se serait révélé supérieure de près de deux (2) fois les 6 à 7 milliards de dollars déclarés par le FMI et la Cour des comptes. Des sources comme Standard & Poor’s évoquent à la place, un montant qui fait presque le double (13 milliards) dollars soit un accroissement de plus de 3000 milliards Cfa sur le stock déjà existant. Le Fmi quant à lui serait en train de travailler sur un scénario de 11 milliards. En vérité, aucune controverse sur l’existence de cette dette n’aurait dû occuper le débat public entre les anciens gestionnaires du pays et les nouveaux dès lors que d’une part, les nouvelles autorités ne sont responsables d’aucun centime emprunté parce qu’elles n’étaient pas là au moment des faits et que, de l’autre, la responsabilité des anciennes autorités est désormais établie. La poursuite de cette controverse n’aurait qu’une motivation politicienne car il va être désormais périlleux pour les tenants de l’ancien régime de maintenir la critique contre une équipe qui doit trouver les moyens d’éteindre le feu qu’on a soi-même allumé.

Il nous faut véritablement une communication nouvelle dans notre paysage public. Une nouvelle posture dont la seule ligne de partage demeurera la défense et la promotion des intérêts fondamentaux du Sénégal, son indépendance c’est-à-dire sa dignité. Le régime en place se doit de réorganiser le monde de la presse dans une démarche participative. Il faut résolument réformer les codes y compris l’échafaudage actuel pour un nouveau dispositif capable de jouer sa partition dans le nouveau sillon qui se creuse. Les autorités doivent décliner très nettement ce qu’elles attendent des acteurs du monde des medias dans le nouveau cours politique qui s’ouvre et les acteurs de leur côté exprimeront leurs attentes. On aura ainsi un paysage médiatique tout à fait nouveau avec une nouvelle perception des droits et devoirs, des libertés et responsabilités

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