L’ambassade de France à Dakar a finalement accordé, ce matin, le visa aux deux agents de la Senelec dont la demande avait été initialement refusée. Une volte-face qui interroge. Aucun nouvel élément de dossier n’est venu justifier ce changement de position, si ce n’est la persévérance et la détermination : « kuy bere daan » – seule la lutte libère.
Cet épisode met en lumière une réalité plus large : combien de Sénégalaises et Sénégalais n’ont pas cette chance et voient leurs demandes de visa rejetées, parfois de manière jugée arbitraire, humiliante ou dégradante ?
La politique de visas est, certes, un droit souverain des États. Mais entre une politique claire et assumée, et une pratique qui ressemble davantage à une gestion opaque – avec, en toile de fond, la vente de rendez-vous et le sentiment d’humiliation pour des milliers d’Africains – il y a un fossé inquiétant.
Face à cette situation, la réponse ne peut pas être laissée au cas par cas ni à quelques interventions isolées. C’est au gouvernement du Sénégal de prendre ses responsabilités afin que les droits de ses citoyens ne soient pas piétinés.
Car si certains préfèrent détourner le regard ou se réfugier dans des « délégations de combat » sans véritable impact, d’autres savent qu’une seule voie reste ouverte : la lutte collective. Comme le rappelle l’adage wolof : « Kuy bere daan ».
GMS


