Nations unies : entre éclaircissements et polémiques autour du discours du Président Diomaye

Xalima
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L’intervention du Président Bassirou Diomaye Faye à la tribune des Nations unies continue de susciter des débats au Sénégal. Un incident survenu avant son discours – lorsqu’il a semblé attendre son texte – a ouvert la voie à plusieurs interprétations.

La version défendue par Abdu Karim, photographe de la Présidence

Dans une publication largement relayée, Abdu Karim, photographe officiel de la Présidence du Sénégal, a tenu à lever toute équivoque. Selon lui, il n’y a eu aucune faute de la part du protocole sénégalais ni de l’aide de camp du chef de l’État.

« Aux Nations unies, les discours des Présidents sont déposés au présidium par le protocole de l’organisation. Ils les reçoivent tous au préalable et les organisent par ordre d’intervention. Ce qui s’est passé lors du passage du Président Diomaye, c’est que son prédécesseur au podium a ramassé les discours par mégarde en repartant. Le protocole des Nations unies a aussitôt ramené le discours », explique-t-il.

Il invite ainsi à « être fiers de notre Président » et à retenir la force du message délivré, plutôt que de s’attarder sur un détail technique.

La réplique de Thierno Bocoum

Cette version est toutefois contestée par d’autres voix, dont celle de Thierno Bocoum, président du mouvement AGIR-LES LEADERS. Dans un post au ton tranchant intitulé « Mensonge d’État : quand la Présidence falsifie les faits », il accuse les services de la Présidence de vouloir brouiller les pistes.

Selon lui, les explications avancées par la communication officielle « sont contredites par les images et les faits ». Bocoum souligne que le Président indonésien Joko Widodo, qui a précédé Diomaye Faye, et le Prince Albert II de Monaco, qui lui a succédé, sont venus avec leurs propres discours qu’ils ont conservés en repartant, comme l’ont fait d’autres dirigeants avant eux.

« À aucun moment, ces chefs d’État n’ont laissé traîner ou ramassé par erreur un texte qui n’était pas le leur », insiste-t-il.

Il remet également en cause la version selon laquelle les discours seraient tous remis à l’avance au protocole des Nations unies : « Pourquoi tant de dirigeants viennent-ils avec leurs propres textes qu’ils tiennent en main ? Ont-ils tous violé le protocole ? »

Pour lui, le véritable problème réside dans la gestion de l’image présidentielle :
« Ce démenti est une honte. Il ne répond pas aux critiques, il cherche à brouiller les pistes. (…) La diplomatie se nourrit de rigueur et de vérité. »

En référence à la photo officielle montrant le Président sénégalais en train de jouer au Scrabble avant son intervention, Thierno Bocoum estime que « l’image du Sénégal n’est pas un jeu. Elle se défend avec vérité, travail et dignité ».

L’observation d’Akhenaton

Une autre voix critique s’est ajoutée au débat, celle d’Akhenaton. Dans un commentaire lapidaire, il met en évidence un autre angle du problème :

« ONU : discours perdu, c’est le photographe de la Présidence qui explique la raison. Preuve que ça ne va pas. »

Pour lui, le simple fait que la justification officielle vienne d’un photographe, et non d’un responsable de la communication ou du protocole, illustre un dysfonctionnement et un manque de professionnalisme dans la gestion de l’image du chef de l’État.

Entre communication et perception

Ces prises de position divergentes traduisent une fracture dans l’interprétation de l’incident. Là où certains appellent à relativiser un malentendu de procédure, d’autres dénoncent une communication maladroite et une tentative de réécriture des faits.

Quoi qu’il en soit, ce débat rappelle combien chaque geste ou image, dans une enceinte internationale de cette envergure, peut avoir des répercussions sur la perception du leadership sénégalais à l’étranger.

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