C’est l’œuvre à laquelle travaille depuis un an Francis Contin, connu au Sénégal sous le nom de « Toubab buy woy ci wolof »(Le toubab qui chante en wolof et à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’indépendance du Sénégal, les chansons de « COSAAN »,le nom de son nouveau album qui devrait sortir vers la fin du mois de février, première comédie musicale wolof, qui raconte toute l’histoire du Sénégal, de l’origine à l’Indépendance,vont bientôt déferler sur les ondes sénégalaises.
Cet artiste français partit à la fin des années 1990 en voyage au Sénégal et se prit d’amour pour ce pays et ses habitants. Il décida alors d’apprendre le wolof à l’INALCO (Université de Paris), puis de chanter dans cette langue. Il sortit, en 2005, son premier CD « Déglul ngelaw li », version wolof de la chanson de Bob Dylan « Blowin’ in the wind ». Il a aujourd’hui 5 CD à son répertoire. Sa chanson « Gaynde » (Le lion est mort ce soir) passe régulièrement sur toutes les radios de Dakar, depuis sa prestation remarquée à l’émission « BALCON » d’Aziz Samb en mai 2009.
Auteur de 2 opéras-rock et de 5 comédies musicales dont la plus célèbre, « Chocolat au lait », avait défrayé la chronique parisienne au début des années 1990, l’idée lui est venue, en 2009, d’écrire, en wolof, une comédie musicale qui raconte toute l’histoire du Sénégal. Après avoir pris l’attache d’un historien de l’université de Paris, il commence l’écriture du livret et compose les premières chansons dès l’été 2009. Pour donner à la musique une couleur africaine, il confie les arrangements et la direction musicale au musicien-compositeur sénégalais Mamadou Bougouma Faye.
Le premier CD single avec 2 chansons extraites de la comédie musicale : « Koumbi Saleh » et « Jigéen ju ñuul ji » sort au mois de mars avec un vidéoclip, et sera suivi, avant la fin de l’année 2010, d’un deuxième single, puis de l’album avec toutes les chansons du spectacle. La production théâtrale pourra alors être envisagée.
Le spectacle est construit dans la tradition des comédies musicales de Broadway et met en scène des artistes polyvalents, à la fois comédiens, chanteurs et danseurs.
Dans un collège de la banlieue de Dakar, des élèves assistent à un cours d’histoire original. Pendant que l’enseignant raconte les événements majeurs de l’histoire du Sénégal, les personnages apparaissent et jouent les scènes correspondantes.
Les élèves se situent tantôt en spectateurs en regardant le spectacle assis de chaque côté de la scène, tantôt en acteurs en participant eux-mêmes aux scènes jouées.
Tous les événements majeurs de l’histoire du Sénégal sont abordés dans l’ordre chronologique : l’invasion de l’empire du Ghana par les Almoravides, le début de l’islamisation, l’arrivée des premiers colons portugais, l’esclavage, la colonisation hollandaise puis française, les guerres saintes, l’épisode du radeau de la Méduse, les tirailleurs sénégalais, l’histoire de l’Afrique occidentale française jusqu’à l’indépendance de Sénégal.
Le spectacle ne fait pas l’économie des sujets qui fâchent, comme les événements du camp de Thiaroye où plusieurs tirailleurs sénégalais ont été fusillés par les français à la fin de la deuxième guerre mondiale.
La bonne humeur et l’humour des élèves permettent de passer assez facilement d’un sujet grave à un sujet plus léger, le tout ponctué par une musique qui entre tout de suite dans la tête et dont certains airs se chanteront encore longtemps après le spectacle.
Dans le décor on retrouve tous les éléments qui font le Sénégal : le baobab de l a cour de récréation, les deux « cars rapides » disposés de chaque côté de la scène et sur lesquels sont installés les musiciens, un décor de fond changeant évoquant tantôt la mer, tantôt la savane africaine, avec des couleurs entraînant le spectateur dans le rêve et l’émotion. Les décors des scènes phares, comme le camp de Thiaroye, le radeau de la Méduse ou encore la maison des esclaves de Gorée, sont fidèlement reconstitués. L’école elle-même est intemporelle : il n’y a pas de table, pas de chaises ni de bancs, les élèves s’assoient par terre. Le professeur est invisible et parle en voix off.
Tout le spectacle s’articule autour de la vie de la classe, avec ses chamailleries, ses règlements de compte, ses moments d’émotions, ses rires, et surtout sa joie de vivre communicative qui séduit le spectateur dès le début qui commence à la fin de la récréation et où les élèves, en rangs, chantent la première chanson « Koumbi Saleh », avec une chorégraphie de groupe dynamique et souriante.
El hadji Diagola Correspondance particulière