e ministère de l’Industrie et du Commerce a annoncé, mercredi 12 novembre 2025, la signature d’un protocole d’accord avec les acteurs de la filière rizicole et les organisations de commerçants, afin de fixer le prix du riz blanc sénégalais à 350 francs CFA le kilogramme. Une mesure qui vise à encourager la consommation nationale tout en assurant une meilleure rémunération des producteurs.
Dans un communiqué rendu public jeudi, le ministère précise que ce prix “ex-usine” doit contribuer à renforcer l’attractivité du riz local, longtemps concurrencé par les importations asiatiques, souvent vendues à des prix plus bas. L’accord engage les commerçants à “acquérir la totalité des volumes disponibles sur les sites de production”, une disposition qui cherche à sécuriser les débouchés pour les producteurs.
Le gouvernement a également instauré un mécanisme d’indexation des importations sur les achats de riz local. Autrement dit, les opérateurs ne pourront importer qu’à proportion de ce qu’ils auront préalablement acheté auprès des producteurs sénégalais. Cette mesure vise à rééquilibrer un marché largement dépendant de l’étranger et à favoriser un approvisionnement national plus conséquent.
Dans le même esprit, toutes les délivrances de Déclarations d’importation de produits alimentaires (DIPA) sont, selon le ministère, “provisoirement suspendues” en attendant l’écoulement de la production locale et une évaluation actualisée des stocks. Une décision forte, qui marque la volonté de l’exécutif de donner la priorité au riz issu des exploitations nationales.
Pour accompagner ces mesures, une vaste campagne de communication et de promotion sera organisée sous la supervision du ministère de l’Industrie et du Commerce, afin de “valoriser la production locale et sensibiliser les consommateurs aux atouts du riz sénégalais”. Une stratégie qui s’inscrit dans la dynamique du “consommer local”, régulièrement mise en avant par les autorités.
Un cadre interministériel réunissant les ministères du Commerce et de l’Agriculture a été mis en place pour assurer un suivi rigoureux de l’accord et évaluer la mise en œuvre des décisions annoncées. Le ministère dit se féliciter d’un protocole qui, selon lui, doit permettre aux différents acteurs “d’œuvrer de concert pour en assurer le succès”.
Alors que la filière rizicole occupe une place croissante dans les ambitions d’autosuffisance alimentaire du pays, cet accord marque une nouvelle étape dans la volonté de l’État de structurer durablement le marché du riz local. Reste à savoir si cette stratégie permettra de relever le défi historique posé par la concurrence des importations et par la volatilité des marchés agricoles.


