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Casamance.Enterrement du Caporal -chef Malang Bayo : Les autorités militaires, administratives, locales et religieuses accusent les populations de complicité

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Plusieurs autorités sont venues hier de toutes les localités de la région de Sédhiou ainsi que des centaines d’individus pour assister à l’enterrement du jeune caporal âgé d’une quarantaine d’années, marié et père de quatre enfants : trois filles et un garçon baptisé il y a tout juste 10 jours. Il y a eu des témoignages poignants. Des autorités qui ont pris la parole ont déploré le fait que les villageois n’aient pas indiqué aux militaires le chemin pris par les assaillants.

Les propos tenus ont surpris plus d’un. Un lieutenant a déclaré : «je demande à la population d’aider l’armée sénégalaise, car elle est souvent présente lors des braquages ou attaques. Le minimum, c’est d’informer les militaires, leur montrer l’itinéraire afin que l’armée puisse arrêter les malfaiteurs. Le caporal a trouvé la mort parce que les populations n’ont pas montré le chemin de ces individus armés à l’armée sénégalaise.»
Christian Diatta, préfet de Bounkiling, dans son discours, a aussi demandé a la population d’échanger avec l’armée sénégalaise. Selon lui, c’est la seule solution pour éviter des dégâts.
Un chef religieux a aussi pris la parole pour dire que «la population est complice, elle protège les rebelles, car elle ne veut pas que l’armée tue leurs fils, neveux, pères et autres. C’est elle-même qui est responsable des attaques et braquages et après les malfaiteurs se cachent parfois dans leurs foyers. Si elle avait informé l’armée sur ce braquage de Maniora 2, Malang Bayo, caporal-chef ne trouverait pas la mort.» Après ces propos, certains, très en colère, ont crié pour empêcher cet homme d’achever sa pensée.

«Le caporal a sauvé des vies avant de mourir»
Selon certains intervenants, le caporal-chef conduisait le véhicule militaire et lorsqu’il a reçu des balles, il a gardé le contrôle du véhicule malgré la douleur qu’il ressentait. Il a pu sortir la voiture de la brousse et a sauvé des vies avant d’aller terminer sa course sur un arbre. «L’homme était un véritable lion». D’autres ont fait des témoignages sur sa générosité. Une vendeuse de jus de «bissab» nous a confié que le caporal-chef avait acheté au total douze bouteilles de jus qu’il a ensuite distribuées à ses classes militaires à Médina Wandifa. C’était avant-hier, mercredi 24. Certains militaires n’ont pas pu se retenir. Ils ont fondu en larmes. Même son de cloche chez les populations de Kandiadiou, son village natal, situé à 37 km de la commune de Sédhiou, dans le département de Bounkiling.

Un chauffeur braqué raconte
Bakary Mendy, un chauffeur qui a été braqué a été trouvé à l’enterrement du caporal-chef. Interpellé sur ce qui s’est passé, il ne s’est pas fait prier pour raconter sa mésaventure. «J’ai quitté Médina Wandifa pour Ziguinchor. Lorsque je suis arrivé à hauteur de Maniora 2, des populations m’ont demandé de m’arrêter. Mais dans un premier temps j’ai refusé, parce que je n’avais rien compris. Mais quand j’ai parcouru quelques mètres, des éléments armés, au total une vingtaine de personnes, sont sortis pour me braquer. Les rebelles ont pris quarante mille Francs Cfa que j’avais sur moi et mon portable. Pour les deux véhicules sept places, ces individus armés ont emporté plus d’un million huit cent mille francs, 15 portables et des bagages évalués à plusieurs millions de nos francs. Ils voulaient emmener mon véhicule, mais il était tombé en panne, alors ils ont tout mis sur l’autre sept places et se sont dirigés vers la Gambie.». Pour l’heure, l’armée nationale multiplie les patrouilles sur l’axe Médina Wandifa – Ziguinchor.
lobs.sn

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