Le procès en diffamation opposant, ce lundi 6 octobre, Pape Mahawa Diouf à l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (ASER) s’est tenu devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Le porte-parole adjoint de l’Alliance pour la République (APR) est poursuivi pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles à la suite d’une plainte déposée par le directeur général de l’ASER, Jean Michel Sène.
Appelé à la barre, Pape Mahawa Diouf a adopté un ton plus mesuré que lors de ses précédentes interventions médiatiques. « Je peux m’être trompé, mais mon objectif n’était pas d’accuser », a-t-il déclaré devant le juge, concédant pour la première fois une part d’erreur. L’opposant a ajouté : « C’est un scandale qui mérite qu’on fasse la lumière. J’étais dans un débat politique passionné. Si on ne peut pas parler de détournement, alors c’est un montant qui a disparu. Je n’ai accusé personne, j’ai simplement commenté l’actualité. »
Ces propos font écho à ses déclarations sur le plateau de l’émission Faram Facce sur la TFM, où il avait affirmé qu’un détournement de 37 milliards de F CFA aurait eu lieu au sein de l’ASER.
L’audience a connu un moment de tension lors de la confrontation entre Pape Mahawa Diouf et un représentant de l’agence plaignante. Ce dernier a répliqué : « Nous n’accepterons pas d’être salis par de jeunes politiciens. Nous avons bien décaissé 18 milliards de F CFA pour l’avance de démarrage de quelques chantiers. Il n’y a jamais eu de détournement. Nous attendions depuis lors ces aveux pour porter plainte. »
Dans son réquisitoire, le procureur de la République a requis une peine de six mois de prison, dont trois mois ferme, assortie d’une amende de 300 000 F CFA à l’encontre du prévenu. Estimant que les propos tenus par M. Diouf ont porté gravement atteinte à la réputation d’une institution publique, le parquet a demandé au tribunal de faire un exemple.
La défense de l’ASER, représentée par son avocat, a pour sa part réclamé une réparation civile de 200 millions de F CFA, invoquant les dispositions du Code de procédure pénale. « Nous ne demandons pas sa condamnation pénale, mais une réparation juste pour les préjudices subis par l’agence », a précisé le conseil.
À l’issue des débats, le juge a décidé de mettre l’affaire en délibéré jusqu’au 13 octobre prochain. En attendant le verdict, Pape Mahawa Diouf reste en prison.