Le rappeur contestataire Thiat, figure emblématique du groupe Keur Gui, a déclenché une véritable tempête politique et médiatique avec la sortie de son nouveau titre « Poroze Bi », une charge frontale contre le régime en place, dirigé par le Pastef.
Dans ce morceau incisif, Thiat dénonce les reniements du pouvoir et l’arrogance de certains ministres, pointant du doigt une gouvernance qu’il juge déconnectée des réalités sociales. « 54 % pour ça ? », s’interroge-t-il, en référence aux résultats électoraux qui ont porté Pastef au pouvoir.
Une attaque directe contre Sonko et le régime
Le rappeur n’épargne personne. Il accuse le président Ousmane Sonko d’avoir trahi ses promesses de campagne, tout en soulignant la paralysie du secteur des BTP et les difficultés économiques traversées par le pays.
Avec son style fait de punchlines corrosives et de métaphores percutantes, Thiat met en garde contre une dérive autoritaire, dénonçant également la mise à l’écart des libertés publiques.
Réactions et portée symbolique
Cette sortie musicale est perçue comme une véritable bombe politique, tant la parole de Thiat, vétéran des luttes citoyennes, garde un poids symbolique considérable. Sur les réseaux sociaux, les réactions se multiplient, entre soutiens enthousiastes saluant son courage et critiques virulentes de partisans du Pastef.
Le rappeur et analyste Malal Talla qualifie l’œuvre de « politique et poétique », saluant la constance du rappeur à rester fidèle à son rôle de vigie citoyenne.
Un climat tendu
Dans un contexte marqué par des tensions économiques, un déficit budgétaire record et une gestion critiquée des inondations à Dakar, cette sortie de Thiat apparaît comme un signal fort venant du camp des artistes engagés.
Pour beaucoup, « Poroze Bi » ne se limite pas à une chanson : il s’agit d’un cri d’alarme contre un régime accusé de s’éloigner de ses bases populaires.
La question demeure : Thiat, considéré comme un vétéran des combats politiques, deviendra-t-il le cauchemar du Pastef au pouvoir ?

