Mémoire coloniale : Sonko appelle à rebaptiser les “tirailleurs sénégalais”

diatiger
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En visite au cimetière des tirailleurs sénégalais de Thiaroye, en compagnie de ses homologues du Burkina Faso, du Niger et du vice-président sud-africain, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a lancé un appel fort à la révision du vocabulaire hérité de la période coloniale.

Il a plaidé pour l’abandon de l’appellation “tirailleurs sénégalais”, au profit de “tirailleurs africains”, qu’il juge plus fidèle à la réalité historique et à la diversité des nationalités impliquées dans les guerres menées pour le compte de la France.

« Le terme tirailleur sénégalais est une construction coloniale réductrice. Ces hommes venaient de 17 pays d’Afrique. Il est temps d’utiliser une terminologie qui reconnaît la pluralité de leurs origines et la dimension continentale de leur engagement », a-t-il déclaré.

Ce changement symbolique s’inscrit dans une volonté plus large de relecture critique de l’héritage colonial, un chantier dans lequel Sonko et d’autres dirigeants ouest-africains — notamment ceux du Burkina Faso et du Niger — se sont engagés ces derniers mois.

Thiaroye, situé dans la banlieue de Dakar, est un lieu chargé d’histoire et de douleur. C’est ici qu’eut lieu en 1944 le massacre de plusieurs dizaines de tirailleurs africains, de retour du front, tués par l’armée française pour avoir réclamé leur solde.

L’hommage rendu sur place ce mercredi a été marqué par une forte charge émotionnelle et un appel collectif à la justice mémorielle, à la reconnaissance historique et à la réparation morale.

En appelant à repenser la dénomination des anciens combattants africains, Ousmane Sonko entend contribuer à réparer une invisibilisation historique qui, selon lui, dure depuis trop longtemps. Cette proposition, à la fois politique, culturelle et pédagogique, pourrait relancer un débat au niveau régional et international sur la manière dont l’Afrique raconte et honore ses propres pages d’histoire.

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