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La Fed examine des contrats entre Goldman Sachs et la GrèceLa Fed examine des contrats entre Goldman Sachs et la Grèce

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La banque centrale des Etats-Unis (Fed) examine des contrats relatifs à la dette grecque et liant la banque américaine Goldman Sachs ainsi que d’autres sociétés au gouvernement d’Athènes, a déclaré jeudi son président Ben Bernanke.
« Nous sommes en train d’examiner un certain nombre de questions relatives à Goldman Sachs et à d’autres sociétés concernant leurs accords sur les dérivés [de crédit] conclus avec la Grèce », a déclaré M.

Bernanke lors d’une audition devant la Commission bancaire du Sénat.
La Fed, et « bien évidemment la SEC », la commission des opérations de Bourse américaine, « s’intéressent à cette question », a dit M. Bernanke en réponse à une question de Christopher Dodd, le président de la commission sénatoriale.
« Il est bien évidemment contre-productif d’utiliser ces instruments financiers d’une manière qui revient à déstabiliser intentionnellement un pays ou une entreprise », a-t-il ajouté.
Les contrats auxquels M. Bernanke faisait référence ont trait à des opérations sur devises ayant permis aux autorités grecques d’obtenir en 2001 des liquidités sans creuser le déficit public, en repoussant l’échéance due de plusieurs années, et en offrant à Goldman Sachs de juteuses commissions.
Interrogée par l’AFP, la SEC, régulateur des activités de marché de Goldman Sachs, s’est refusé à commenter l’annonce de M. Bernanke.
« Nous ne pouvons ni confirmer ni nier l’existence d’une enquête. En tant qu’autorité de régulation, nous avons examiné les abus et effets déstabilisants potentiels liés à l’usage de +Credit Default Swaps+ ou d’autres instruments et pratiques financiers opaques », a indiqué le porte-parole de la SEC, John Nester.
Les CDS sont des contrats d’assurance permettant de se couvrir contre le risque de défaut d’un emprunteur. L’instrument en cause est d’une autre nature: des « swaps de devise ».
Ces contrats, dont le contenu avait été révélé dans la presse spécialisée (Risk Magazine) dès 2003, ont suscité une forte controverse en Europe. Le soupçon a émergé que Goldman Sachs avait aidé la Grèce à maquiller ses comptes publics pour permettre son entrée dans la zone euro.
La ministre française de l’Economie, Christine Lagarde, a demandé à éclaircir le rôle de Goldman Sachs dans la crise budgétaire en cours à Athènes, et le parti chrétien-démocrate allemand a estimé que l’opération en question avait « violé l’esprit du traité de Maastricht » qui a établi la monnaie unique.
La Banque d’Italie a par ailleurs dû démentir que son gouverneur, Mario Draghi, l’un des vice-présidents de Goldman Sachs jusqu’en 2002, ait joué un rôle dans l’opération.
L’éventuelle illégalité de cette transaction n’a pas pu être établie.
L’opération était « légale à l’époque », d’après le ministre grec des Finances Georges Papaconstantinou. Critique de la politique budgétaire de son prédécesseur, il considère qu’une telle transaction ne serait plus aujourd’hui.
De son côté, la banque d’affaires américaine s’est toujours refusée à commenter l’affaire.
Une source proche de la banque a indiqué à l’AFP que ces transactions étaient légales, et qu’elles étaient pratiquées à la fois par ses concurrentes américaines et par d’autres pays européens.

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