Affaire ArcelorMittal : Fadilou Keïta brandit la menace de haute trahison contre Macky Sall

diatiger
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L’affaire ArcelorMittal refait surface dans le débat public sénégalais, cette fois sous la forme d’une accusation grave portée contre l’ancien président Macky Sall. Fadilou Keïta, figure du parti au pouvoir a affirmé, dans des déclarations récentes, que ce dossier pourrait être la clé d’une procédure pour haute trahison.

« C’est un dossier qu’on a vu de nos propres yeux ; il y a son engagement, sa signature. Donc, on le poursuivra pour haute trahison et on l’arrêtera », a déclaré Fadilou Keïta, sans ambages.

Le dossier en question remonte à la fin des années 2000, lorsqu’un contentieux a opposé l’État du Sénégal à la multinationale ArcelorMittal autour de l’exploitation de gisements de fer dans la région de la Falémé. Un arrangement financier avait été trouvé en 2014, sous la présidence de Macky Sall, entraînant une indemnisation controversée. Depuis, plusieurs acteurs politiques et membres de la société civile ont dénoncé un manque de transparence dans la gestion de ce dossier aux enjeux économiques majeurs.

Une épée de Damoclès politique ?

Selon Fadilou Keïta, ce dossier serait particulièrement sensible pour l’ancien président. Il affirme que Macky Sall lui-même aurait reconnu, en privé, que l’affaire ArcelorMittal constitue son principal point de vulnérabilité : « Il a dit à ses partisans que c’est le seul dossier pour lequel on peut le poursuivre pour haute trahison et l’emprisonner », avance Keïta, sans fournir de preuve publique à l’appui.

Contre-offensive sur la « dette cachée »

Ces déclarations interviennent alors que Macky Sall tente, depuis l’étranger, de reprendre la main sur le narratif de sa gestion économique. L’ex-président a récemment adressé des courriers au ministre des Finances et au président de la Cour des comptes, affirmant assumer l’ensemble des décisions prises durant son mandat, y compris celles liées à la dette publique non répertoriée.

Mais pour Fadilou Keïta, cette tentative de réhabilitation ne convainc pas. « Maintenant il dit qu’il assume tout ce qui s’est passé. Mais non, il n’assume rien. S’il l’assume, il vient au Sénégal. Il a des biens ici, des amis, des parents, mais il n’ose pas venir », a-t-il lancé.

Un climat politique encore tendu

Depuis l’alternance au pouvoir et l’arrivée de Bassirou Diomaye Faye à la présidence en mars 2024, le climat politique reste marqué par une volonté affichée de « reddition des comptes ». Plusieurs figures de l’ancien régime font l’objet d’enquêtes ou de procédures administratives, tandis que des voix dans la majorité appellent à des poursuites judiciaires contre l’ex-chef de l’État.

La sortie de Fadilou Keïta pourrait ainsi s’inscrire dans une stratégie de pression politique, visant à accélérer les investigations autour de certains dossiers sensibles. Reste à savoir si les déclarations du dirigeant de Pastef donneront lieu à une véritable action judiciaire ou si elles relèvent d’une posture symbolique dans un contexte où la justice se veut indépendante, mais reste sous forte tension politique.

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