Sixièmes journées scientifiques de HOGIP : le numérique comme levier de souveraineté sanitaire au menu des réflexions

Xalima
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A l’instar de la première, la deuxième journée des Sixièmes journées scientifiques de l’Hôpital Général Idrissa Pouye (HOGIP), tenue avant-hier, jeudi 3 juillet 2025, a été également ponctuée par une série de symposiums dont le premier est axé sur le thème : la Technologies numériques et Souveraineté sanitaire au Sénégal. Il s’est agi, lors de cette deuxième rencontre, de réfléchir sur comment tirer parti des innovations numériques pour renforcer les capacités nationales de prévention de soins, dans un contexte marqué par des vulnérabilités structurelles mais aussi dans de formidables opportunités de transformation.

Ce symposium, selon Saliou Tall, modérateur du premier symposium, est une invitation à l’intelligence collective, au dialogue intersectoriel et à l’engagement. Ainsi, prenant la parole en premier, Dr Bassirou Ngom, bio-informaticien au Centre International de recherche et de formation en Génomique Appliquée et de Surveillance sanitaire (CIGASS), parle de contexte de bouleversement numérique. Pour lui, le numérique a bouleversé la pratique médicale. Donc, selon lui, «Actuellement, les outils numériques sont essentiels pour tout professionnel de santé. Pour cela, il est crucial de réfléchir comment renforcer les capacités des médecins et les professionnels de santé.»

«Nous avons plusieurs initiatives digitales de sondage, plusieurs projets numériques de sondage qui existent dans le système de santé, mais qui ne se communiquent pas. Ces multiples systèmes sont fragmentés et entrainent une absence d’interconnexion entre les différentes plateformes qui sont totalement isolées», a indiqué Seyni Fall, représentant du coordonnateur de CSSDOS, qui souligne l’existence d’une étude sur le cadre de mise en œuvre de la santé digitale.

A l’en croire, «cette étude a permis juste de confirmer ce qui a été déjà constaté. À travers l’étude, il a été recensé un ensemble de 120 applications qui existent dans le système de santé, catégorisées en 14 catégories distinctes.»

«L’année 2022 a été concentrée à la recherche de financements. Et, en 2023, nous avons obtenu un accord de financement avec la Banque mondiale pour un début de mise en œuvre de ce programme de digitalisation du système de santé», a rappelé le représentant de CSSDOS.

LES STATISTIQUES DES PROJETS DE DIGITALISATION DU SYSTEME DE SANTE

Revenant sur l’état d’avancement de ces projets de digitalisation du système de santé, il a souligné que la première plateforme créée à cet effet concerne la Plateforme d’identification et d’authentification du patient et du prestataire de santé. Cette plateforme, selon M. Fall, vise à donner à chaque patient et à chaque professionnel de santé un numéro unique d’identification de santé.

En ce qui concerne les statistiques, il révèle qu’aujourd’hui,  «la plateforme a permis d’enrôler plus de 144.000 patients. Plus de 14.000 rendez-vous ont été envoyés également par SMS. Le système a permis d’enregistrer plus de 74.000 prestations médicales. Également, plus de 424.000 prestations financières. Donc, c’est des statistiques qui datent d’il y a deux semaines. Nous avons également la plateforme de gestion des opérations sanitaires.»

Evoquant, de son côté, les exigences techniques de la santé numérique, Innocent Nizeyimana, Directeur de la digitalisation de SENUM, a souligné la nécessité du respect de quelques exigences au niveau international en terme de sécurité dont l’ISO 27001 qui porte sur la sécurité de l’information, du HL7 (Health Level Seven), FHIR (Fast Healthcare interoperability ressources) qui porte aussi sur l’interopérabilité des systèmes de santé…

Et, dans cette question d’interopérabilité des systèmes, Pr Idrissa Sarr, Directeur du Centre universitaire de recherche de l’information et des technologique de l’internet (CURI), a expliqué l’essence de cette notion. Pour lui, «Quand il y a interopérabilité, c’est parce qu’il y a plusieurs composants, plusieurs structures et il y a des interfaçages qui sont indispensables parce que vous voulez faire coopérer ces différents systèmes.»

S’agissant des moyens à utiliser dans ce processus, il indique que «Selon votre périmètre, l’interopérabilité peut être d’ordre technique ou d’ordre organisationnel. Mais selon également le fait que vous multipliez ou le périmètre est assez large ou bien assez divers, à partir de ce moment il va falloir trouver le meilleur moyen pour faire ses interrogations».

Mais l’autre moyen qu’il a évoqué en ce sens, c’est d’utiliser des normes d’écarts. «Il y a des normes pour les systèmes de la santé mais il y a aussi des nomes technologiques où l’idée, c’est de faire en sorte que les données soient sous formes de fichiers CSSD et qui permettent aux différentes machines de pouvoir interagir», a expliqué le Directeur du CURI.

CES PREALABLES A L’ACQUISITION DE LOGICIELS

Pr Sarr de préciser, cependant, que même si on a un ensemble de solutions ou d’objectifs d’interopérabilité, «au moment d’acquérir les logiciel, de contractualiser avec les fournisseurs ou bien d’avoir accès aux logiciels, mais si on n’a pas une équipe ou bien un mécanisme pour nous assurer que le logiciel qui va être intégrer est un logiciel qui respecte le normes et les standards que nous avons élaboré et d’un commun accord, il y a un souci.»

Il a également insisté sur une dernière solution pour palier le respect à ces normes. Cette solution n’est rien d’autre que les intergiciels. «C’est des solutions intermédiaires qui généralement permettent, quel que soient les standards, on arrive à faire dialoguer le système », a-t-il argué, soulignant qu’«on peut définir des codes qui vont permettre à ces systèmes d’interagir.»

sudonline.sn

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