Annoncé le samedi 6 septembre 2025, le nouveau gouvernement du Premier ministre Ousmane Sonko, dit « Sonko 2 », marque un tournant dans la composition de l’exécutif sénégalais. S’il signe l’entrée de nouvelles figures politiques, il acte également le départ de plusieurs ministres, dont certains occupaient des portefeuilles régaliens. Trois personnalités majeures quittent ainsi le gouvernement sans être redéployées.
Il s’agit d’Ousmane Diagne, jusque-là ministre de la Justice, Garde des Sceaux ; du général Jean-Baptiste Tine, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique ; et de Mountaga Diao, ancien ministre du Tourisme et de l’Artisanat. Aucun d’eux ne figure dans la nouvelle équipe gouvernementale rendue publique samedi soir.
Le départ du général Tine, nommé au début du premier mandat de Bassirou Diomaye Faye, met un terme à une présence de six mois à la tête de l’Intérieur, dans un contexte marqué par des enjeux sécuritaires complexes, notamment dans la région de Casamance et à la frontière avec le Mali. Il est remplacé par Mohamadou Bamba Cissé, dont la nomination devra être suivie de près, tant les attentes sont élevées sur les questions de sécurité et de gestion administrative.
Du côté de la Justice, Ousmane Diagne cède sa place à Yassine Fall, déjà connue pour son engagement dans la défense des libertés publiques. Ce changement intervient dans un climat de réformes annoncées de l’appareil judiciaire, notamment autour de l’indépendance de la magistrature et de la modernisation des juridictions.
Quant à Mountaga Diao, il quitte un ministère désormais restructuré. Le portefeuille du Tourisme et de l’Artisanat est élargi à la Culture et confié à Amadou Ba, député du parti au pouvoir, qui fait son entrée au gouvernement.
Autre départ notable, bien que volontaire : celui d’Abass Fall, ancien ministre du Travail, qui a remis sa démission à la suite de son élection à la mairie de Dakar. Il quitte ses fonctions ministérielles pour se consacrer entièrement à la gestion de la capitale sénégalaise.
Ce remaniement, le premier depuis la formation du gouvernement initial en avril 2025, s’inscrit dans une volonté affichée par l’exécutif de réajuster l’action gouvernementale. Il pourrait également marquer un recentrage politique, alors que le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko s’emploient à stabiliser leur coalition, six mois après leur arrivée au pouvoir.