L’ancien maire de Guédiawaye, Aliou Sall, et son épouse ont été placés en garde à vue par la Division des Investigations Criminelles (DIC), ce mercredi, dans le cadre d’une enquête ouverte par le pool judiciaire financier. Cette mesure fait suite à une délégation judiciaire délivrée par le doyen des juges, Idrissa Diarra, sur la base d’un rapport transmis par la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF).
Selon des sources proches du dossier, les investigations visent des faits présumés de blanchiment de capitaux, en lien avec des opérations foncières suspectes. L’enquête en cours chercherait à établir l’origine et la destination de plusieurs flux financiers jugés inhabituels par les autorités de régulation.
Aliou Sall, frère cadet de l’ancien président Macky Sall, avait déjà été au cœur de plusieurs controverses durant la dernière décennie, notamment dans le cadre de l’affaire Petro-Tim. Bien que jamais poursuivi à l’époque, son nom avait été régulièrement cité dans des dossiers touchant à la gouvernance et aux ressources publiques. Après avoir dirigé la mairie de Guédiawaye, il avait été nommé à la tête de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), avant de démissionner en 2020 sous la pression de l’opinion.
La garde à vue du couple intervient dans un contexte où le nouveau pouvoir, dirigé par le président Bassirou Diomaye Faye, a fait de la lutte contre la corruption et l’impunité une priorité. Plusieurs audits sont en cours sur la gestion des ressources publiques sous l’ancien régime, et des procédures judiciaires ont été relancées sur la base de rapports administratifs et financiers.
Pour l’heure, ni les avocats du couple Sall, ni le parquet n’ont officiellement commenté les faits reprochés. Des sources proches de l’enquête indiquent toutefois que la garde à vue pourrait être prolongée, en attendant la décision du juge d’instruction sur un éventuel placement sous mandat de dépôt ou une mise en liberté.
Cette affaire, si elle venait à être confirmée par des poursuites, pourrait marquer un tournant dans le traitement judiciaire des anciens responsables politiques au Sénégal, et poser un test important pour l’indépendance des institutions sous l’ère Diomaye Faye.