La justice sénégalaise a rendu, ce mardi, deux décisions marquantes dans des affaires distinctes impliquant des personnalités connues du paysage politico-médiatique. Moustapha Diakhaté a été partiellement condamné pour offense au chef de l’État, tandis que Bachir Fofana a écopé de deux mois avec sursis pour diffusion de fausses nouvelles.
L’ancien ministre-conseiller Moustapha Diakhaté a été reconnu coupable d’offense au chef de l’État. Le tribunal lui a infligé une peine de deux mois de prison, dont 15 jours ferme, et l’a relaxé du chef d’accusation d’offense à une personne exerçant une part des prérogatives du président de la République.
Les faits qui lui sont reprochés portaient sur des déclarations considérées comme attentatoires à l’image du chef de l’État. Le contenu exact des propos incriminés n’a pas été précisé dans le verdict rendu.
De son côté, Bachir Fofana, acteur de la société civile et responsable du mouvement Action pour le Changement, a été condamné à deux mois de prison avec sursis. Il était poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles, à la suite d’une publication largement relayée sur les réseaux sociaux, mettant en cause les autorités dans une prétendue opération de dissimulation d’informations sensibles.
Les avocats de M. Fofana ont annoncé qu’ils n’envisageaient pas de faire appel, mais dénoncent une volonté de museler les voix critiques.
DEPECHES
À l’issue des verdicts, les deux hommes ont quitté librement le tribunal,
Ces deux décisions relancent le débat sur la liberté d’expression au Sénégal et la frontière parfois ténue entre critique politique et infraction pénale. Plusieurs organisations de défense des droits humains appellent les autorités à davantage de tolérance face aux opinions divergentes.
