Iran : depuis son bunker, l’ayatollah Khamenei prépare sa succession

diatiger
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Conscient que Tel-Aviv ou Washington pourraient tenter de l’assassiner, le guide suprême, réfugié dans un bunker, se prépare à toute éventualité.

Chef des forces armées du pays et des pouvoirs judiciaire, législatif et exécutif, il est considéré comme le plus haut dignitaire de la foi chiite et dispose d’immenses pouvoirs. La question de la succession est donc un sujet délicat et épineux.

Selon les responsables iraniens interrogés par le journal américain, le fils de l’actuel guide suprême, Mojtaba, également religieux et proche des gardiens de la Révolution islamique, ne figure pas parmi les candidats alors qu’il était pressenti comme favori. L’ancien président conservateur de l’Iran, Ebrahim Raïssi, était lui aussi considéré comme un potentiel successeur mais est mort dans un accident d’hélicoptère en mai dernier.

« La priorité absolue est la préservation de l’État »

Si habituellement le processus de nomination peut prendre plusieurs mois et que les religieux sont ceux qui choisissent parmi un candidat, Ali Khamenei veut absolument assurer une transition rapide et ordonnée afin de préserver son héritage. « La priorité absolue est la préservation de l’État », insiste le spécialiste Vali Nasr, professeur d’affaires internationales à l’université américaine Johns-Hopkins, auprès du New York Times.

Le retrait dans un bunker du guide suprême montre combien Téhéran a été durement touchée. Certains des principaux commandants iraniens ont été tués par Israël. Les attaques ont également fait des centaines de morts parmi les civils et des milliers de blessés, selon des groupes de défense des droits humains.

« Nous avons subi une violation massive de la sécurité et du renseignement »

Toujours auprès du New York Times, les responsables iraniens expliquent mener une guerre sur deux fronts. D’abord dans les airs contre les frappes israéliennes sur les bases militaires iraniennes et les immeubles d’habitation. Puis sur terre face aux agents secrets israéliens dispersés sur le territoire iranien. La crainte d’une infiltration dans les services de sécurité et de renseignement aurait ébranlé la structure du pouvoir iranien.

Le « plus grand échec de l’Iran a été de ne pas découvrir » les mois de préparation menés par les agents israéliens pour introduire des missiles et des pièces de drones dans le pays en vue de l’attaque, explique ainsi Mahdi Mohammadi, conseiller principal du président du Parlement iranien. « Il est clair que nous avons subi une violation massive de la sécurité et du renseignement ; cela est indéniable. »

Le ministère du Renseignement iranien émettrait presque tous les jours des directives afin de demander à la population de signaler les individus et les mouvements de véhicules suspects tant la crainte d’assassinats ou d’infiltrations dans les rangs iraniens est grande. Le Conseil suprême de sécurité nationale a même annoncé que toute personne travaillant avec l’ennemi devait se rendre aux autorités avant la fin de la journée de dimanche et était passible de la peine de mort.

Une résurgence du nationalisme

Mais les attaques israéliennes ont aussi déclenché une résurgence du nationalisme chez de nombreux Iraniens, précise enfin le New York Times. La guerre a « atténué les divisions qui existaient entre nous et avec le grand public », assure Mohammad Ali Abtahi, homme politique réformiste et ancien vice-président. Les différentes factions politiques, généralement en désaccord profond les unes avec les autres, se sont ainsi ralliées derrière le guide suprême.

Le Point

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