Marginalisée dans la précédente configuration ministérielle, la culture retrouve une place de choix dans le nouvel attelage gouvernemental dévoilé le samedi 6 septembre par le président Bassirou Diomaye Faye. Longtemps reléguée dans l’ombre du ministère des Sports et de la Jeunesse, elle fait désormais l’objet d’un département autonome, rattaché à l’Artisanat et au Tourisme, deux secteurs jugés complémentaires.
Cette réorganisation marque une inflexion notable dans la politique culturelle du pouvoir en place, à la suite d’une demande récurrente des acteurs du secteur. Ces derniers avaient dénoncé, ces derniers mois, un manque de considération institutionnelle et budgétaire, malgré les promesses de campagne axées sur la revalorisation du patrimoine et de la création artistique.
Le portefeuille ministériel nouvellement créé a été confié à Amadou Ba, député de la coalition au pouvoir et membre du parti Pastef. Il s’agit de sa première entrée dans un gouvernement. Une nomination saluée dans les cercles culturels, qui y voient un signal fort en faveur d’une politique culturelle repensée.
Pour le Premier ministre Ousmane Sonko, ce changement d’architecture traduit une volonté politique claire. « La culture est importante. Beaucoup de pays se sont développés grâce à leur culture. La culture, comme disait l’ancien président de la République Léopold Sédar Senghor, est au début et à la fin de tout développement », a-t-il déclaré lors de la présentation du gouvernement. Il a également justifié le rattachement de la culture à l’artisanat et au tourisme, estimant qu’il s’agit « d’activités extrêmement complémentaires ».
Ce choix s’inscrit dans une logique de valorisation du patrimoine matériel et immatériel, dans un pays où les industries culturelles peinent à se structurer malgré un dynamisme artistique reconnu sur le continent. Il reste désormais à voir si cette nouvelle configuration se traduira par des politiques concrètes, des financements durables et une réelle structuration du secteur.