Lors de la présentation du Plan de redressement national ce 1er août, le Premier ministre Ousmane Sonko n’a pas mâché ses mots à l’égard du Fonds monétaire international (FMI). Il a dénoncé les lenteurs dans le déblocage des financements promis dans le cadre des programmes en cours, soulignant une part de responsabilité de l’institution dans la crise économique actuelle que connaît le Sénégal.
« Rien ne justifie les retards qu’il y a sur les financements du FMI », a-t-il déclaré, visiblement agacé. Il a rappelé que les multiples missions de contrôle du FMI menées ces dernières années n’ont pas permis de détecter les dérives majeures ayant conduit à l’endettement excessif et à l’asphyxie budgétaire du pays. « Vous ne pouvez pas faire des contrôles chaque année sans voir une chose aussi grosse », a-t-il fustigé.
Ousmane Sonko s’est également interrogé sur ce qu’il perçoit comme une volonté d’« asphyxier » l’actuel gouvernement, insistant sur la faible contribution réelle du programme du FMI dans les finances publiques. « Rien que la taxation des jeux de hasard rapporte plus que le programme du FMI », a-t-il affirmé, relativisant l’importance financière de cet accord qui, selon lui, sert davantage de « garantie » destinée à rassurer les investisseurs qu’à injecter des ressources substantielles.
Face à ces limites, le Premier ministre a réaffirmé que son gouvernement ne se laissera pas détourner de ses priorités fondamentales : la santé, l’éducation, et l’amélioration des conditions de vie des populations. « Rien ne peut nous mettre la pression pour nous désorienter de nos priorités », a-t-il martelé.
À travers ce discours, Sonko pose les jalons d’une posture souverainiste assumée vis-à-vis des partenaires techniques et financiers. Il invite à une relecture des rapports entre l’État sénégalais et les institutions financières internationales, fondée sur l’intérêt national et la transparence.