L’avocat franco-espagnol Juan Branco s’est insurgé, dans une tribune publiée ce mercredi, contre la décision de l’État du Sénégal de confier sa défense à Gide, prestigieux cabinet d’affaires français, dans un arbitrage récemment ouvert.
Selon lui, cette décision illustre la continuité d’un système où les cabinets qui représentaient les intérêts du régime précédent restent privilégiés, malgré le changement de pouvoir intervenu en 2024. « Mes confrères sont écartés systématiquement du contentieux par l’administration, qui n’a en réalité pas changé de mains », regrette-t-il.
Branco rappelle que nombre d’avocats sénégalais, aux côtés d’Ousmane Sonko, de Bassirou Diomaye Faye et de plusieurs militants anonymes, ont risqué leur vie durant la période de répression politique. « Ils ont montré leur excellence dans ce combat, quand d’autres, occupant les plus hautes fonctions de l’État aujourd’hui, se terraient », écrit-il, tout en déplorant que ces confrères soient aujourd’hui ignorés, voire méprisés.
L’avocat fustige également le coût jugé « stratosphérique » du recours à de grands cabinets internationaux, quand des praticiens locaux compétents et aguerris auraient pu représenter le pays. « Je les aurais espérés décorés, honorés, soutenus et respectés pour leur compétence incroyable, leur courage et leur ténacité », confie-t-il.
Dans son texte empreint d’émotion, Juan Branco rend hommage à ces avocats qui, selon lui, ont « donné une rare leçon au monde » et se sont inscrits à jamais dans l’Histoire du Sénégal contemporain.


