Gouvernance parlementaire : le président Malick Ndiaye engage l’Assemblée dans une nouvelle ère

diatiger
4 Min Read

Le président de l’Assemblée nationale, Malick Ndiaye, a exposé lundi les grandes réformes entreprises depuis sa prise de fonction, le 2 décembre 2024. Ces transformations concernent principalement les textes fondamentaux de l’institution, notamment le règlement intérieur, ainsi que les règlements administratif et financier.

Ces réformes visent à doter le Parlement sénégalais d’un socle juridique moderne, garantissant une action institutionnelle plus efficace et responsable. L’ambition affichée est de hisser l’Assemblée nationale au niveau des standards internationaux, selon Malick Ndiaye.

« Nous avons très vite constaté l’obsolescence de nos textes internes, qu’il s’agisse du règlement intérieur, du règlement administratif, du règlement financier ou encore du statut du personnel. Ces insuffisances représentaient un véritable frein à notre efficacité », a-t-il déclaré lors de la clôture de la session ordinaire unique 2024-2025.

La cérémonie s’est tenue en présence de plusieurs délégations étrangères, dont les présidents des assemblées nationales de la Gambie, de la Mauritanie et le vice-président de la Chambre des représentants du Maroc.

Le président de l’institution parlementaire a insisté sur la nécessité de moderniser le règlement financier, en vigueur depuis 1963, afin de le rendre conforme aux exigences actuelles de bonne gouvernance. Il a également évoqué la précarité juridique dans laquelle se trouvait l’administration parlementaire en raison du statut du personnel, aujourd’hui révisé.

Par ailleurs, M. Ndiaye a salué l’adoption d’un cadre permettant aux députés d’exercer pleinement leur mission d’évaluation des politiques publiques, consacrée par le référendum de 2016 mais restée sans effet pendant huit ans. Pour y remédier, un comité pluraliste incluant majorité, opposition, non-inscrits, société civile et universitaires a été mis en place. Ce groupe a produit un rapport de référence.

Dans la dynamique de relance institutionnelle, deux commissions inactives depuis plus de 30 ans ont été remises en service :

  • La commission de la comptabilité et du contrôle budgétaire, qui a reçu pour la première fois un rapport trimestriel conformément au règlement ;
  • La commission des délégations, désormais chargée de veiller au suivi rigoureux de l’application des lois votées.

Selon Malick Ndiaye, ces avancées traduisent une volonté de faire du Parlement une institution plus transparente et plus responsable vis-à-vis du peuple.

En matière d’innovation, il a souligné les efforts menés pour la transformation digitale. Cette transition vise notamment à alléger le travail des parlementaires et à rationaliser les coûts. Il a cité, à titre d’exemple, les impressions massives de documents qui dépassaient 18 kg de papier par député et par session budgétaire, avec des conséquences environnementales et budgétaires considérables.

Enfin, le président Ndiaye a invité chaque commission parlementaire à élaborer un plan de travail annuel, avec des objectifs précis et mesurables. Une initiative inscrite dans une culture de performance et de redevabilité, à laquelle il s’engage personnellement.

Il a toutefois rappelé que cette exigence de rigueur doit s’accompagner de moyens adéquats, dans le respect de l’indépendance des députés et à l’abri de toute pression extérieure.

Share This Article
Leave a Comment

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *