Dossier ArcelorMittal : Aly Ngouille Ndiaye au cœur de la tourmente

Xalima
By
Xalima
3 Min Read

L’affaire opposant l’État du Sénégal au géant de la sidérurgie ArcelorMittal, close depuis plus d’une décennie par un accord transactionnel, refait surface et place l’ancien ministre des Mines, Aly Ngouille Ndiaye, sous les projecteurs judiciaires.

Une audition décisive

Convoqué hier par le juge d’instruction, Aly Ngouille Ndiaye a été entendu sur le protocole signé en mai 2014 avec ArcelorMittal. Cet accord avait mis un terme au contentieux autour du projet d’exploitation du fer de Falémé, moyennant un règlement de 150 millions de dollars (environ 78 milliards de francs CFA). Après près d’une heure d’audition, l’ancien ministre est rentré chez lui, laissant derrière lui une série de zones d’ombre que la justice tente de dissiper.

Un deal aux contours controversés

Selon les révélations de la presse, notamment L’Observateur et Source A, l’accord signé le 30 mai 2014 par Aly Ngouille Ndiaye, alors ministre des Mines, avait reçu l’approbation du ministre de l’Économie et des Finances de l’époque, Amadou Bâ. Mais au-delà du montant financier, ce sont les modalités de l’arrangement qui suscitent l’interrogation :

  • Le circuit financier aurait transité par plusieurs canaux, notamment Londres, Paris et la CARPA, avant d’atterrir au Sénégal.
  • Une clause de confidentialité de dix ans rendait difficile tout accès à la teneur exacte de l’accord.
  • L’accord, bien que signé à Dakar, aurait été placé sous le régime du droit français.

Des antécédents troublants

L’affaire plonge ses racines dans la présidence Abdoulaye Wade. En 2012, le Conseil d’administration de Mittal proposait une indemnisation de 250 millions de dollars, ramenée ensuite à 150 millions après d’âpres négociations sous Macky Sall. Cette réduction substantielle nourrit encore aujourd’hui des suspicions de manœuvres en coulisses.

Un dossier à forts enjeux politiques et économiques

Pour certains observateurs, cette affaire illustre les zones grises des grandes transactions minières au Sénégal et relance le débat sur la transparence dans la gestion des ressources naturelles. Elle intervient également dans un contexte où le pays tente de restaurer la confiance des investisseurs tout en renforçant l’État de droit.

Aly Ngouille Ndiaye, qui fut ministre de l’Intérieur avant de quitter le gouvernement, voit ainsi ressurgir un dossier sensible qui pourrait marquer durablement son héritage politique.

Share This Article
Leave a Comment

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *