Dans un message tranchant publié sur X (ex-Twitter), Madiambal Diagne, journaliste influent et figure bien connue du paysage médiatique sénégalais, n’a pas mâché ses mots. Sa cible : le député Amadou Ba, membre du parti au pouvoir, Pastef, dont les récentes propositions sur le recouvrement des biens supposément détournés ont déclenché une vive controverse.
« Amadou Ba est un homme très dangereux pour la République et l’État de droit », écrit-il sans détour. Avant d’ajouter : « On va alors juger des morts sans leur donner la possibilité de se défendre ? Pastef risque de ramener le Sénégal à la féodalité, et les pires dictatures n’ont jamais osé songer à une telle forfaiture ! »
Ce commentaire musclé intervient à la suite d’une sortie médiatique du parlementaire, rapportée par la RTS. Amadou Ba y critiquait la disposition légale qui éteint l’action publique en cas de décès d’un présumé auteur de détournement de fonds publics. Une règle, selon lui, qui favorise l’impunité post-mortem et permettrait à des familles de jouir de richesses mal acquises sans aucune conséquence juridique.
Pour y remédier, le député propose une réforme audacieuse : permettre la poursuite des procédures même après le décès du mis en cause, en élargissant le recouvrement des avoirs aux héritiers via la saisie des biens hérités. Une perspective qui a immédiatement suscité la réaction indignée de certains observateurs, à commencer par Madiambal Diagne.
Entre justice et revanche
Pour le journaliste, cette proposition viole les principes fondamentaux du droit, notamment le droit à la défense et la présomption d’innocence, qui ne sauraient être garantis dans le cas d’une personne décédée. Le ton employé témoigne d’une inquiétude profonde quant à la trajectoire judiciaire et institutionnelle que pourrait emprunter le Sénégal sous l’impulsion de certains membres de la nouvelle majorité.
Dans les milieux juridiques, la proposition du député Amadou Ba fait débat. Si certains saluent l’idée d’un renforcement du dispositif de lutte contre la corruption, d’autres redoutent un précédent dangereux et difficilement compatible avec les standards d’un État de droit respectueux des droits humains, y compris ceux des défunts et de leurs familles.
Un débat aux résonances politiques
Au-delà de la joute verbale, cette polémique traduit les tensions croissantes autour de la gestion des dossiers liés à la reddition des comptes. Dans une atmosphère politique où la rupture est devenue un mot d’ordre, les frontières entre justice et politique deviennent de plus en plus poreuses, attisant les passions autant que les inquiétudes.
Madiambal Diagne, en habitué des controverses publiques, semble vouloir jouer un rôle de sentinelle face à ce qu’il perçoit comme une dérive liberticide. Sa sortie illustre aussi le clivage idéologique entre les partisans d’une lutte sans concession contre la corruption, même posthume, et ceux qui plaident pour une protection stricte des principes juridiques classiques.
En filigrane : l’équilibre entre mémoire et justice
Faut-il continuer à traquer les biens supposément volés après la mort des auteurs présumés ? Et à quel prix pour la sécurité juridique des citoyens ? Ce débat, relancé par Amadou Ba et vivement dénoncé par Madiambal Diagne, pourrait bien tracer les contours des futures batailles judiciaires et politiques au Sénégal.
Je crois que Madiambel a raison.
Il a raison car si le député Amadou Ba veut récupérer les fonds détournés et donc volés et faire en sorte que tous les escrocs soient punis quelque soit leur position, il devient vraiment dangereux.
Il devient même dangereux pour la république des copains et des détourneurs de fonds publics et de biens publics.
Madiambel a raison au moins sur ce point.
Au décès d’une personne poursuivie il y a l’extinction de l’action publique.
C’est tout.
Toute personne ayant volé des biens a son décès ses héritiers ne sont pas protégés, autrement cela aurait été simple, il suffirait de voler des milliards et se sacrifier ainsi la famille restant garde les fonds volés, cela n’existe dans aucun pays.
En France par exemple seule l’action publique est éteinte par le décès autrement dit la personne décédée ne peut plus être poursuivie mais les biens volés ne peuvent pas être partagés car les actions civiles sont transmissibles aux héritiers c’est pourquoi d’ailleurs ont dit qu’accepter l’héritage c’est accepter l’actif et le passif.
Si certains avaient des projets pour la transmission des biens acquis illégalement, il vaut mieux y réfléchir.